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JO 2030 : les Jeux olympiques d'hiver sont-ils toujours d'actualité ? Jean-Marc Jancovici s'interroge
Jean-Marc Jancovici s'interroge sur "RTL" sur le futur des Jeux olympiques d'hiver. Ceux de 2030 viennent de trouver leur patron, en la personne d'Edgar Grospiron, ancien champion de ski de bosses.
Les Jeux olympiques d'hiver de 2030 auront lieu dans les Alpes françaises.
Crédit : YUICHI YAMAZAKI / AFP
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Les Jeux olympiques d'hiver 2030 ont enfin leur patron. L'ancien skieur de 55 ans Edgar Grospiron a été nommé à la tête du comité d'organisation de ces JO, après moult polémiques, embrouilles entre le politique et le sportif.
Mais à l'heure du réchauffement climatique, les Jeux olympiques font débat. Les JO à large échelle, c'est quelque chose qui ne date pas d'il y a très longtemps, ça a été remis en selle il y a un peu plus d'un siècle. À l'époque, il y avait un peu moins d'une vingtaine de pays qui y participaient, maintenant, c'est devenu vraiment des grands-messes internationales qu'on n'arriverait pas à faire sans pétrole.
Et en ce qui concerne les JO d'hiver, on n'arriverait aussi pas bien à les faire sans neige. On se rappelle de ceux qui ont eu lieu en Chine qui avaient suscité quelques remarques amusées ou critiques à cause des images de ces pistes de neige au milieu d'endroits où il n'y avait pas de neige du tout. On se souvient également que l'Arabie Saoudite, qui n'est quand même pas un pays qu'on imagine comme étant des montagnes enneigées partout, a décidé de faire les Jeux Asiatiques d'hiver.
Est-ce une bonne idée d'investir sur ce type d'activités ?
Évidemment, dans les Alpes, pour le moment, il y a encore de la neige, il y a encore pas mal de neige. Mais la question, c'est : est-ce qu'il faut se tourner vers l'avenir en se disant que c'est une activité qui a encore besoin d'être développée. Parce que souvent, les Jeux Olympiques, c'est l'occasion de construire ou de rajouter des infrastructures dont on se dit que plus tard, elles seront emblématiques d'une activité qui va se développer. Et de fait, aujourd'hui, les départements savoyards tirent la moitié de leurs revenus du tourisme, dont la moitié de la moitié l'hiver.
Donc la question qu'il faut se poser, c'est : est-ce que c'est une bonne idée d'investir pour l'avenir sur ce genre d'activité, sachant que depuis 2007, déjà en France, le nombre de journées/skieurs baisse, le nombre de gens qui vont à la montagne fois le nombre de jours où chacun reste au ski est déjà en train de baisser. Ce sont des gens de plus en plus riches qui viennent de plus en plus loin, donc le revenu des stations, lui, continue d'augmenter.
Tout va donc dépendre de la façon dont on va s'organiser pour les faire. Après tout, peut-être peut-on essayer d'imaginer une forme de JO un peu différente de ce qu'on faisait dans l'ancien temps. Peut-être que c'est l'occasion de réfléchir un peu à l'avenir dans ces régions de montagne à l'aune du réchauffement climatique et à l'aune de quelque chose qui n'est pas très gai mais qui est une réalité, qui est qu'une partie des classes moyennes voient leur pouvoir d'achat s'éroder.
