"Inégalités", "stéréotypes" : l'entreprenariat n'échappe pas aux "problématiques de sexisme qui traversent notre société". C'est la conclusion d'un rapport publié mardi 27 octobre par le Conseil économique, social et environnemental (Cese). Dans ce document d'une petite centaine de pages, l'institution documente les inégalités femmes-hommes qui règnent dans le milieu entrepreneurial et fait une série de recommandations pour y remédier. Parmi elles : les réseaux et associations dédiées spécifiquement aux femmes.
Pour appuyer son analyse, le Cese cite notamment les données du collectif Sista, à l'origine d'un baromètre en partenariat avec le Boston Consulting Group. Selon une étude publiée l'année dernière, seules 5,4% des start-ups créées depuis 2008 l'ont été par des équipes exclusivement féminines et 10% par une équipe comprenant à la fois des femmes et des hommes.
Pour faire face à ces inégalités, les réseaux féminins se sont constitués pour aider les femmes à se faire leur place dans le monde de l'entreprenariat. En 2018, RTL.fr rencontrait par exemple Isabelle Mas et Hera Hussain, toutes deux fondatrices de réseaux promouvant l'entreprenariat au féminin. Il s'agit d'un "espace sécurisé où tout le monde peut être soi-même et contribuer à aider les autres, personne n'est mis sur un piédestal", expliquait alors Hera Hussain à propos de Chayn, le réseau qu'elle porte bénévolement. Isabelle Mas décrivait elle le sexisme ordinaire qui l'avait poussée à s'engager au sein du réseau Femmes Business Angels (FBA).
Ce sont ces structures que le CESE salue dans son rapport. "Il y a un réel besoin d'entraide et de soutien spécifique pour les femmes et donc un besoin pour des espaces non-mixtes", explique Eva Escandon, rapporteure de l'étude du Cese et elle-même cheffe d'entreprise, auprès de RTL.fr. "Les femmes ont besoin de se retrouver entre elles, c'est une façon de se retrouver entre pairs et d'échanger plus librement."