Des Chinois chez Renault ? Le constructeur automobile projette de s’associer avec l’un des champions de l’empire du milieu. Le groupe chinois Geely pourrait en effet prendre 40% d’une filiale de Renault dans laquelle serait logée toute l’activité de fabrication non pas des voitures, mais des moteurs, à essence et hybride.
Ce groupe chinois est déjà propriétaire du Suédois Volvo et il fabrique en outre des voitures sous ses propres marques, qu’on commence à voir en Europe. Renault conserverait 40% de l’entreprise, et un troisième gros actionnaire est pressenti. Il s'agit d'une gigantesque compagnie pétrolière saoudienne, Aramco. Cette filiale possèdera notamment les usines de moteurs espagnoles et turques, mais aucun salarié français n’y sera transféré.
Plutôt qu'une forme de dépeçage de notre constructeur national, c’est là plutôt la filialisation d’une activité destinée à décroître très lentement dans le monde, les moteurs à carburant, alors que l’Europe contraint les constructeurs à investir massivement dans l’électrique parce qu’elle a interdit sur son sol la vieille technologie à partir de 2035. 2035, c’est demain pour les industriels.
Or, ces constructeurs ne peuvent pas tout faire en même temps, et particulièrement Renault, qui va mieux, mais qui relève d’une grave crise. Pour faire tout en même temps, ils doivent s’associer. Daimler, la maison mère de Mercedes, a d’ailleurs des Chinois a son capital, elle a confié justement à Geely le développement des Smart, les petites voitures.
Les Chinois sont des concurrents redoutables et c'est justement parce qu’ils sont très bons qu'ils sont allés les chercher. Le fait de s’associer avec eux permet de profiter de leurs technologies, de leurs réseaux commerciaux, de leurs filières d’approvisionnement. Plutôt qu’à avoir à les affronter, le pari c’est de profiter de leur savoir-faire, de retourner la menace pour la changer en atout.
C’est un pari. Geely est le seul groupe privé chinois du secteur, qui a déjà fort bien réussi en prenant le contrôle de Volvo. Mais à l’inverse, les Chinois investissent dans un business déclinant parce que la fin du thermique va s’étirer sur 30 ou 40 ans. Il va rester prépondérant longtemps dans les marchés émergents, donc il y a encore de quoi faire.
Une autre filiale va être créée, dédiée à l’électrique, avec d’autres partenaires au capital, des fabricants de semi-conducteur, des sociétés de logiciels. Renault en conservera le contrôle, mais elle sera mise en bourse. C’est une étape importante dans son redressement. La mise en bourse permettra de récupérer de l’argent, pour investir.
Parallèlement, il faut achever l’assainissement des relations avec les Japonais de Nissan, allié historique de Renault, avec lequel les relations avaient très mal tourné au moment de l’arrestation de Carlos Ghosn. Mais l’avenir de Renault, comme celui de tout constructeur, se jouera d’abord sur les futurs modèles, grandement nécessaires, parce que la gamme avait été laissée en déshérence par la précédente direction.
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