ÉDITO - "Parcoursup, c’est viser petit et sans ambition pour espérer avoir quelque chose", estime Isabelle Saporta

Bienvenue dans Parcoursup, l’escape game anxiogène dont on espère, sans trop y croire, que nos enfants vont sortir indemnes. J’ai déjà suivi trois réunions pour comprendre comment ça fonctionne. Force est de constater que plus on m’explique, moins je comprends. Et j’ai une furieuse impression d’être impuissante et de jouer la vie de ma progéniture à la roulette russe. 

Dès la seconde, on a dû choisir des options dont je ne comprenais même pas l’intitulé. À la fin de la première, il a fallu en retirer une, sauf qu’on ne sait jamais laquelle enlever. Alors on se fait des nœuds au cerveau et on se lance dans de fastidieux calculs de probabilités. On essaie d’agencer les options, l’âge du capitaine, les choix, la probabilité de les avoir pour voir si ça matche avec sa vocation.

Sauf que la réalité c’est qu’à 16-17 ans, sauf miracle et petit génie, nos enfants n’ont pas de vocation. En revanche, par la grâce de Parcoursup, ils savent que la vie va être compliquée.

Cette année sur Parcoursup, ils nous ont rajouté un simulateur pour nous aider. Donc, sous couvert de nous montrer ce à quoi nos enfants peuvent prétendre, ça va surtout nous inciter à ne pas rêver trop grand. Surtout ne pas prendre le risque de ne rien obtenir, les enseignants nous l’ont bien répété. C’est simple, Parcoursup, c’est viser petit et sans ambition pour espérer avoir quelque chose.

C'était mieux avant

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25/08/2025 à 02:00 - 22m55s

Dans le monde d’avant, si on était débrouillard et bosseur, on pouvait prendre son destin en mains, se battre pour que son dossier soit au-dessus de la pile. Puis il y avait un autre truc un peu fou, c’est qu’avant on pouvait parler à de vrais gens auprès desquels on pouvait vraiment plaider notre cause. Maintenant, on confie son avenir à un algorithme.

Certains parents plus fortunés finissent par prendre des coachs qu’ils vont payer entre 500 et 1.000 euros pour aider des enfants qui en ont sans doute bien moins besoin que les autres. 

Une chose est certaine, ce n’est pas avec cette boîte noire au fonctionnement opaque que notre monde deviendra plus juste. 

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