Une étude menée à l'occasion des dix ans de l'Institut de l'Engagement s'est penchée sur les jeunes entre 18 et 24 ans et ce qui les pousse à s'engager. Celle-ci est intéressante parce qu’on pense souvent que l’engagement des jeunes est un peu radical, qu’ils se manifestent en jetant de la marmelade sur un Van Gogh ou en se collant les mains sur des voitures de luxe, quand ils ne bloquent pas le périphérique. En réalité, ce n’est qu'une frange.
Ce genre d’engagement qui est plutôt de l’activisme est minoritaire, c’est spectaculaire mais ça reste minoritaire. Ce que l’on constate dans l’étude, c’est qu’ils sont environ 20% à s’engager dans une association ou une ONG, donc à participer à une action collective, et 40% à signer des pétitions ou à relayer les propos d’un influenceur par exemple, donc une démarche plus individuelle.
Au passage, relayer les posts d’un influenceur ou signer des pétitions permet de se donner bonne conscience. C’est comme décider de boycotter un produit ou une marque, c’est de l’engagement à bon compte, mais ce n’est pas un vrai engagement.
Les jeunes ont des engagements qui ne sont pas tout à fait ceux de notre génération. Ils sont plus mobilisés contre les violences faites aux femmes, contre le sexisme. Ils sont bien plus écolos qu’on ne l’a été. Ils se battent pour le bien-être animal et contre les discriminations, contre toutes les formes d’injustices.
Cet engagement n'est pas uniquement bénévole, ce qui est nouveau. L’engagement des jeunes se retrouve partout et notamment dans l’emploi. Ils cherchent un sens dans leur travail, pas à faire de l’argent ou à faire carrière. Un jeune sur cinq a déjà renoncé à un travail en raison de ses convictions.
On l’avait vu avec les jeunes diplômés d’AgroParis Tech qui revendiquaient d’autres débouchés que ceux proposés par la filière agro-industrielle. Ils ont envie d’être dans des entreprises qui les font vibrer, qui ont des valeurs et qui vont les valoriser. L’autre préoccupation au travail est de savoir si leurs dirigeants sont exemplaires. En dehors du travail, ils recherchent le même engagement dans leurs vies privées : dans leurs couples ou dans leurs amitiés, ils veulent être sur la même longueur d’onde.
Cet engagement ne se traduit pas en politique. Il n’y a qu’à regarder EELV, alors que l’écologie est au cœur des préoccupations des jeunes. Les écolos ne comptent que 11.000 adhérents.
L’engagement des jeunes, ça n’a pas changé, c’est la motivation à changer la vie, quel que soit le niveau d’action. Qu’est-ce qui a un impact positif sur ma vie ? Sur mon environnement ? Ces motivations ne se trouvent pas dans les partis politiques, ni dans les syndicats.
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