ÉDITO - "La mafia prospère sur les décombres de notre politique", estime Isabelle Saporta

Plus rien ne les arrête, plus rien ne leur fait peur. Pas même une tentative d’enlèvement en matinée, en plein cœur de Paris, pas même de s’en prendre à une mère et son jeune enfant. Pas même de fracasser le crâne du mari, pour faire main basse sur leur cryptomonnaie. 

Ils n’ont plus aucune limite. Ils tranchent des doigts, frappent, tuent. Nos vies ne valent plus rien à leurs yeux. Pour 15.000 euros, ils vous assassinent. Pour 2.000 de plus, ils filment leur meurtre et le diffusent sur les réseaux. Signer son crime et répandre la peur. 

Ils défient toute forme d’autorité. Ils tirent à la kalachnikov sur un gendarme en permission dans sa famille. Ils passent des contrats sur la tête de l’adjoint au chef de la détention de la prison des Baumettes. Ils menacent des magistrats, des directeurs de prisons, et souvent ils le font depuis l’intérieur même des prisons. 

Ils terrorisent les commerçants qui refusent de rentrer dans leur combine de blanchiment d’argent, les dockers qui ne veulent pas se laisser corrompre. Et quand ça ne suffit pas, ils s’en prennent à leurs familles, ils ne respectent plus aucun code de l’honneur. C’est une armée de petites frappes, droguées, qui déferlent sur la France, des "shooters", recrutés via des annonces sur des messageries cryptées. 

Comment frapper fort contre le crime organisé quand notre pays est sans majorité à l’Assemblée ?

Isabelle Saporta

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Des petites mains ubérisées du crime. Des énièmes couteaux que les têtes pensantes peuvent immédiatement remplacer. Une mafia qui gangrène la France et l’Europe. Des clans perpignanais font appel à des mercenaires bulgares. Des équipes franciliennes œuvrent pour la mafia hollandaise. Et se disséminent au cœur même des petites bourgades de France que l’on croyait jusqu’alors préservées.  

Mais le gouvernement prend ses affaires très au sérieux. Le ministre de l'Intérieur vient même de lancer un état-major interministériel de lutte contre la criminalité organisée pour taper fort et confronter la pieuvre mafieuse à une pieuvre policiaro-judiciaire. 

Mais comment frapper fort contre le crime organisé, quand notre pays est sans majorité à l’Assemblée ? Quand il tient debout par l’opération du Saint-Esprit du compromis bidon ? La réalité c’est qu’aujourd’hui la mafia prospère sur les décombres de notre politique.