ÉDITO - Le débat politique "est devenu une arène où les gens s'insultent", déplore Isabelle Saporta

Isabelle Saporta revient sur la polémique et les dérapages qui ont suivi la parution du livre "La Meute", qui porte sur les dérives de La France insoumise. Maître Jakubowicz, président d'honneur de la LICRA, a fait "un parallèle entre Mélenchon et Goebbels".

Alain Jakubowicz en 2015

Crédit : ROMAIN LAFABREGUE / AFP

POLITIQUE - "C'est devenu une arène où les gens se déchirent et s'insultent"

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"Toute proportion gardée, je vois un parallèle entre Mélenchon et Goebbels." Ces paroles sont de Maître Jakubowicz. Heureusement que vous gardez les proportions, Maître, parce que je ne vois pas bien ce que ce serait sinon.

Franchement, on peut en dire des choses sur Jean-Luc Mélenchon, ses excès, son caractère autocratique, sa mégalomanie, son clientélisme qui flirte avec l'antisémitisme, sa propension à purger ses anciens alliés, tout ça est vrai. Mais Goebbels, vraiment ?

Le problème c’est l’état du débat politique, qui est devenu une arène où les gens se déchirent et s’insultent. Tout le monde chasse en meute. Chacun veut détruire son adversaire. Personne ne veut rien construire. Plus personne ne se respecte. On n’est même plus capable de manifester ensemble, on ne débat plus, on conspue, on ne se parle plus, on se vomit. À chaque fois qu’on pense avoir atteint le niveau zéro de la politique, on trouve toujours le moyen de creuser plus profond dans la médiocrité.

Il n'y aura que des perdants et le premier d'entre eux sera le peuple français.

Isabelle Saporta

L'idée, c'est de répondre à l'insulte par l'insulte, à la violence par la violence, à la meute par une autre meute ? C'est ça l'arène politique ? Une meute qui chasse en meute derrière une autre meute ? Si c'est vraiment ça, il n'y aura que des perdants et le premier d'entre eux sera le peuple français.

Et face à ce triste spectacle, on aura bien du mal à expliquer aux jeunes qu'il faut de toute urgence en finir avec le harcèlement, l'insulte et la violence. Et d'ailleurs, au nom de quoi qu'on le leur dirait ? D'un projet démocratique ? Mais regardez le comportement des garants de la démocratie. Et vous comprendrez que si on ne se ressaisit pas vite, on va vers une guerre de tous contre tous.

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