ÉDITO - Hommage à Claude Bloch, l'un des derniers survivants d'Auschwitz
Il était l'un des derniers survivants d'Auschwitz. Claude Bloch, 95 ans, s'est éteint ce dimanche 31 décembre.
Pour Emmanuel Macron, qui lui a rendu hommage lundi 1er janvier, il était "un infatigable passeur de la mémoire de la Shoah". Claude Bloch, l'un des derniers survivants d'Auschwitz, est mort dimanche 31 décembre à 95 ans. Il fallait le voir, et surtout l’entendre, il y a quelques mois encore, derrière ses petites lunettes ovales, raconter son histoire, témoigner. Comme il le faisait quasiment quotidiennement auprès des jeunes dans des collèges, dans des lycées.
Cet ado de la région lyonnaise avait été arrêté à l’âge de 15 ans, avec sa mère, parce que juif. Puis interné à la prison de Montluc à Lyon. C’est là que j’ai eu la chance de le rencontrer au mois de mai dernier. Là-bas, il y est resté 3 semaines. Entassés à près de 200 dans la "baraque aux Juifs", dans le froid.
Quand on échangeait avec lui, Claude Bloch racontait inlassablement cette même anecdote. L’appel, chaque matin, des prisonniers, des déportés, par les nazis. Avec cette expression : "Avec ou sans bagages". Et Claude Bloch de raconter : "Sans bagage, cela désignait ceux qui seraient fusillés dans la journée. Avec, ceux qui seraient seulement déplacés". Le 20 juillet 1944, il appartient à cette deuxième catégorie. Pour lui, ce sera la déportation. Drancy puis le camp d’Auschwitz pendant huit mois.
Ce n’est qu’en 1995 que Claude Bloch a commencé à témoigner. Comme beaucoup, préférant dans un premier temps garder pour lui son histoire. Mais son décès nous rappelle une triste réalité. Ils sont de moins en moins nombreux à avoir vécu ces atrocités, à pouvoir aujourd’hui les raconter. Et pourtant, que ces témoignages sont importants, qu’ils sont vitaux même… Pour ne jamais oublier.
Alors qu’on célébrera ces années les 80 ans de la Libération, ce sera peut-être même la dernière occasion d’aller écouter ces témoignages. Alors foncez-y, partout où vous pouvez. Dans des conférences, dans des musées, à la radio, dans les établissements scolaires… Ce sont des témoignages qu’on n’oublie jamais.
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