Les fameux métiers en tension comme dans les secteurs du BTP, de l'aide à domicile, de la restauration, les professions médicales ou paramédicales comme les infirmières, l'informatique, les spécialités comme les carrossiers ou les chaudronniers, vont être concernés. Dans ces métiers, il est difficile trouver du personnel sur le marché du travail. En réalité, il ne s'agit pas tant de faire venir de nouveaux immigrés que de régulariser ceux qui travaillent déjà en France et qui sont dans une situation administrative litigieuse, dans la restauration par exemple.
La France compte plus de 3 millions de chômeurs. Dans le même temps, des emplois nécessitent de la main-d'œuvre étrangère. Mais parmi les chômeurs, toute une partie, plusieurs centaines de milliers, n'ont pas travaillé depuis longtemps et sont incapables de reprendre une activité normale, avec des horaires fixes, sans un accompagnement quasi-individuel. Il y a aussi parfois une inadéquation entre le lieu de la demande d'emploi et celui de l'offre, la quasi-totalité des postes de travail sont créés dans les 13 grandes agglomérations françaises.
Un chômeur en zone rurale n’y a pas accès, sauf s’il déménage. Mais ce changement est couteux et compliqué, à cause du conjoint, des enfants, des amis. Autre problème, pour des métiers pointus comme la carrosserie, l’informatique ou les professions médicales, il faut une qualification.
L'offre et la demande ne se répondent pas. Les ressources humaines ne sont pas interchangeables. C’est ici qu’on mesure l’inefficacité de notre formation professionnelle qui n’oriente pas les jeunes dans les bons secteurs.
Bon nombre de ces métiers sont mal considérés, difficiles physiquement, et faiblement rémunérés comme les récoltes dans l’agriculture ou l’aide à domicile. Pour un Français ou un étranger en situation régulière, le jeu n’en vaut pas toujours la chandelle. En travaillant, ils gagnent un peu plus qu’avec les aides sociales. Mais ils doivent acheter une voiture le cas échéant ou encore faire garder les enfants. Au total, la différence de rémunération est faible mais la contrainte beaucoup plus forte.
Les Français ne sont pas paresseux. Ils réagissent aux incitations de façon très rationnelle et avec l'intérêt comme guide. Les métiers durs, peu considérés et mal payés, n’attirent que ceux qui sont dans une situation encore plus difficile, notamment les immigrés qui espèrent s'installer.
Mais quand les incitations changent, les comportements changent aussi. En durcissant les conditions d'accès à l'indemnisation chômage, on ramène certains chômeurs vers l'emploi. En améliorant les conditions de travail et de salaire, on attire les candidats.
C'est le cas pour les éboueurs. Il y a 50 ans, ce métier était déqualifié, occupé par les immigrés. Aujourd'hui, les salaires sont plus élevés, le travail ne se passe pas que la nuit. La pénibilité a été prise en compte pour la retraite. Le recrutement est beaucoup plus diversifié.
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