Pas un jour sans une sortie de Gérald Darmanin. Le ministre de l’Intérieur en fait-il trop ?
Oui, mais il ne sait pas faire autrement. Gérald Darmanin s’agite bien sûr avant tout au service… de Gérald Darmanin.
Le 2 novembre, le locataire de la place Beauvau nous a sorti un slogan digne d’un enfant de 8 ans pour résumer sa future loi immigration : "Être méchant avec les méchants et gentil avec les gentils". Le 30 octobre au soir, il a fait hurler la gauche en parlant d’"écoterrorisme".
La semaine dernière, il a proposé une grande conférence pour réfléchir aux augmentations de salaire. Avant ça, il avait donné un grand entretien au Figaro, et un autre à l’animateur Cyril Hanouna. Vous cherchez Gérald Darmanin ? Cherchez le nouveau sujet qui fait débat, il n’est jamais très loin.
Voilà qui n’est pas sans rappeler un certain Nicolas Sarkozy. Même souci d’incarner un mélange d’ordre et de bon sens près de chez vous. Même capacité à se démultiplier. Même passage par la place Beauvau. Même ambition présidentielle.
Et même talent pour enfouir les polémiques sous des tonnes d’autres polémiques, avec sa façon d’être partout à la fois. On a l’impression que le fiasco du stade de France a eu lieu il y a mille ans, c’était il y a, à peine, quatre mois.
Gérald Darmanin multiplie aussi les diners dans son ministère pour tisser ses réseaux. Des dîners où, d’après un participant, il ne parle bien sûr pas uniquement de police et de maintien de l’ordre. Mais il aurait tort de se priver puisque pour l’instant Emmanuel Macron a décidé de laisser faire et de ne pas freiner ce bal des ambitieux, où sur la piste de danse, Gérald Darmanin, avec Bruno Le Maire et Édouard Philippe se sont lancés les premiers.
Il devait nous ramener la droite dans ses filets, on attend toujours…
Un conseiller d'Emmanuel Macron
Justement, comment tout est perçu autour d’Emmanuel Macron ? L’absence de subtilité pour afficher ses ambitions en agace plus d’un. Et les mauvaises langues questionnent non pas son énergie, mais son réel bilan. "Il devait nous ramener la droite dans ses filets, on attend toujours…", lâche un conseiller.
Un autre estime que la mort de la petite Lola, et la polémique autour des obligations de quitter le territoire non exécutées laissera des traces. "Quel sera son réel bilan de ministre ?", fait mine de s’interroger un élu. Enfin un proche du chef de l’État pense même que son avenir ne pourra pas être radieux à cause de son rapport aux femmes.
Il explique : "Judiciairement Darmanin est tranquille, mais son image est écornée pour longtemps auprès des femmes, et ça l’empêchera de viser 2027". Gérald Darmanin lui, continue. D’ici là il a le temps de créer ou commenter une tonne d’autres polémiques.