ÉDITO - Débat annulé dans un lycée de la Loire : "On va être submergé par un tsunami de mécontentement", affirme Isabelle Saporta

Et pourquoi madame le Proviseur de ce lycée de la Loire ne voulait-elle absolument pas que les élèves de première dans le cadre de leur spécialité histoire, géopolitique spécialité pour laquelle l’Éducation nationale les enjoint à porter un regard critique sur le traitement médiatique et le monde qui les entoure, pourquoi donc madame la proviseur ne voulait-elle SURTOUT pas que ces élèves organisent et filment un débat contradictoire sur le projet d’une centrale à bitume qui doit être construite à quelques centaines de mètres du lycée ?

Un sujet local donc, une problématique concernante en termes de santé publique, de risque de pollution de l’air, mais aussi à contrario d’emplois. Un peu trop concernant pour être débattu à en croire Madame la proviseur qui s’est fendu d’un courrier aux parents dans lequel elle leur a expliqué que "ce sujet, déjà source de débats sensibles (…), aurait pu entraîner des discussions délicates".

On peut parler de quoi alors ?

Ben c’est un peu le propre d’un débat ça madame le proviseur non ? Que partisans et opposants puissent échanger et développer leurs arguments contradictoires. Ouh la la ! Mais vous n’y pensez pas ! Prendre le risque d’un rififi local ! Et pourquoi pas de froisser des lobbys ? Ou au contraire les écolos ? 
 
Valait-il mieux que les élèves puissent aborder cette question ? Ben pardon mais si on ne peut pas parler de la centrale à bitume qui risque d’être construite juste à côté du lycée ? On peut parler de quoi alors ? De Gaza ? De l’antisémitisme ? Du voile ? Je ne crois pas non. 

Sauf que l’idée de nos politiques c’était pas qu’on la joue comme les Suisses ? Avec des référendums réguliers sur tous les sujets locaux, économiques, sociétaux ? Pour ENFIN revenir à la pureté originelle de la démocratie en renouant avec la souveraineté populaire ?

Si c’est le cas, ce serait pas mal qu’on apprenne aux gamins à débattre avec courtoisie non ? En s’écoutant et en se respectant ? Ben non. On va juste leur apprendre à mettre les sujets sous le tapis. 

Pas de vague. Jusqu’au jour où à force de ne jamais aborder les sujets qui fâchent… on va être submergé par un tsunami de mécontentement.