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Plusieurs écoles ont reçu un courrier manuscrit anonyme s’opposant aux séances d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle, obligatoires depuis la rentrée. [Ilustration]
Crédit : Nicolas Guyonnet / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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Après la manifestation de parents d'élèves puis la distribution de tracts l’an dernier, pour dénoncer la mesure, un nouveau palier a été franchi en Loire-Atlantique dans la contestation du programme d'éducation sexuelle en vigueur à l'école depuis la rentrée scolaire.
Depuis le début du mois de novembre, une dizaine d’écoles de Nantes et de ses alentours ont trouvé dans leur boîte aux lettres un courrier manuscrit, non signé, recopié à l’identique. Son auteur s'y oppose frontalement aux séances d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle, enseignées depuis le mois de septembre.
Dans ces deux pages écrites en lettres capitales, découvertes par une école nantaise début novembre, l'auteur y accuse l’école de "maltraitance" et de "trahison pour l'enfant", et qualifient de "pédophile et criminel" le fait d’aborder la "sexualité" avec les enfants.
Il affirme également que les élèves seraient "exposés à une violence absolue" et assure que la diffusion pédagogique de "vidéos faites par l’IA" réduiraient "l’enfant à l’état d’objet sexuel". Selon ce message anonyme, "l’école en prétextant ‘protéger les enfants’ les expose en réalité à une violence absolue qui bafoue leur innocence".
Alertée par plusieurs établissements, Annabel Cattoni, co-secrétaire départementale du FSU-SNUipp 44, a dénoncé début novembre sur TéléNantes des propos "ignobles et mensongers". "On y lit que ce n’est pas aux écoles d’enseigner cette matière et que nous n’avons pas à nous occuper des risques de pédocriminalité dont pourraient être victimes les enfants", expliquait-elle alors.
Sollicitée par RTL ce lundi 24 novembre, Annabel Cattoni précise que "le syndicat a fait une demande au directeur académique de diligenter une enquête", mais qu'il n'a pas été "tenu au courant de la suite". Une audience avec le directeur académique prévue jeudi 4 décembre prochain devrait être l'occasion d'évoquer les derniers développements de l’affaire.
Pour autant, le syndicat n'a pas été surpris par ces lettres. "On s’attendait à ces réactions. Il manque une communication claire aux familles, même si des choses ont été dites. Les détracteurs sont plus visibles : ils sont intervenus à des antennes aux heures d’écoute, ont dit des mensonges qui ont été largement relayés. A contrario, il n’y a pas eu de communication institutionnelle assez forte. Même si tout est expliqué sur les sites, les gens ne vont pas lire. Et sur les réseaux sociaux, on raconte tout et n’importe quoi".
Et cela n'est pas sans conséquences. Une professeure a décrit, au micro de TéléNantes, des réactions d’enfants influencés par ces rumeurs. "J’ai eu des élèves qui se sont bouché les oreilles ou qui ont quitté la classe. Ces réactions proviennent de familles persuadées qu’on va montrer des images pornographiques aux enfants, ce qui est totalement faux", a-t-elle assuré.
La situation a aussi créée un "malaise" au sein des équipes pédagogiques. Les séances d’éducation à la vie affective n'ont pas été assurées dans tous les établissements concernés puisque beaucoup d’enseignants se sentent encore démunis. "Certains professeurs ne se sont pas encore emparés du programme parce qu’ils n’ont pas eu les outils", explique Annabel Cattoni à RTL. Même si la représentante insiste sur l’importance du dispositif : "C’est un enseignement vital."
L’éducation à la sexualité est inscrite dans le Code de l’éducation, et impose au moins trois séances annuelles dans les écoles, collèges et lycées. Ce nouveau programme national, mis en place cette année, vise à clarifier le contenu de ces séances et à soutenir les enseignants. En primaire, seules la vie affective et les relations sociales sont abordées. Les questions de sexualité ne sont traitées qu’à partir du secondaire.
Pour rappel, en France, toutes les trois minutes, un enfant est victime d’inceste, de viol ou d’agression sexuelle. Un chiffre qui, pour les enseignants, souligne la nécessité de cet apprentissage.
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