Éducation sexuelle à l'école : ce que prévoit le nouveau programme

Ce programme d'éducation sexuelle sera officiellement présenté en décembre. Il englobe différentes questions liées au consentement, au harcèlement, à la sexualité ou aux réseaux sociaux, de la primaire au secondaire.

Illustration d'une classe d'école.

Crédit : Thierry Zoccolan / AFP

ÉDUCATION - Que prévoit le programme d'éducation sexuelle ?

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Le programme d'éducation sexuelle qui sera présenté dans quelques semaines suscite de vives tensions. En effet, certains parents ne sont pas d’accord sur son traitement, surtout dans les plus jeunes classes. À l’image de Séverine Dumini, coordinatrice des "parents vigilants", un collectif créé à la suite de l’appel d’Éric Zemmour, candidat d'extrême-droite, lors de la dernière élection présidentielle.

"On observe beaucoup de mentions qui relèvent de la pensée woke. Donc, on a toute une série de règles et d'un programme détaillé où on peut voir l'influence et le mouvement féministe que nous dénonçons. Ça n'a rien à faire dans l'école. Je pense que les enfants ont autre chose à faire à l'école que de passer du temps sur ces choses-là.", explique Séverine Dumini au micro de RTL.

D’autres mouvements, comme la FCPE (Fédération des conseils de parents d'élèves), soutiennent toutefois que l’éducation sexuelle doit être abordée à l’école. L'application de ce programme diffère en fonction des classes. Mais que contient ce programme ?

Égalité entre les filles et les garçons et consentement

Concernant les plus jeunes, dès la maternelle, l’accent sera mis sur la reconnaissance des parties du corps, souvent à travers des marionnettes. La notion de consentement sera visible dans tout le programme, avec des exemples simples pour les petits : demander la permission de s’asseoir près de quelqu’un ou de lui tenir la main. Le programme évoquera aussi la question du harcèlement et promeut l’égalité entre les filles et les garçons. Notamment par la mixité des jeux et activités dans la classe, comme la cuisine et le bricolage.

Au niveau secondaire, le texte change de nom. On parle désormais d'"éducation à la vie affective et relationnelle", comme au primaire, mais aussi d'éducation à la sexualité. Le consentement reste une notion centrale et d'autres sujets tels que la sexualité, la contraception, et la prévention sur l'utilisation des réseaux sociaux et d'Internet sont peu à peu évoqués. Rappelons que selon l'Arcom, plus de la moitié des garçons se rendent en moyenne chaque mois sur des sites pornographiques.

Définir l'identité de genre et l'orientation sexuelle

Le collectif des "parents vigilants", contre ce programme, alerte sur une infiltration du "wokisme" à l’école, dénonçant la supposée théorie du genre, fer de lance des réseaux conservateurs depuis les débats sur le mariage pour tous, et les identités LGBT, plus particulièrement transgenres.

La notion de genre en tant que construction sociale, différente du sexe biologique, est une notion qui fait consensus en sciences sociales. Elle est effectivement évoquée dans le programme, pour y sensibiliser les enfants. En CE1 notamment, avec l'exemple de repérer les stéréotypes filles-garçons dans les catalogues de jouets. Puis en cinquième, on propose de définir l'identité de genre et l'orientation sexuelle.

Le texte actuel n'est pas définitif. Il sera présenté en Conseil supérieur de l'éducation mi-décembre où des modifications seront suggérées. La ministre aura le dernier mot. De plus, les collectifs de parents dénonçant le programme ne siègent pas au CSE, contrairement à la FCPE ou la PEEP (Fédération des parents d'élèves et de l'enseignement public) qui sont favorables au texte.

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