Denise Holstein, l'une des dernières rescapées françaises d'Auschwitz, est décédée à l'âge de 97 ans

Denise Holstein, l'une des dernières rescapées d'Auschwitz, est décédée samedi 16 novembre à l'âge de 97 ans à Antibes (Alpes-Maritimes).  

Native de Rouen (Seine-Maritime), elle avait été arrêtée avec sa famille, comme toutes les personnes de confession juive de la ville, en janvier 1943. Alors que le reste de sa famille a été déportée à Auschwitz-Birkenau, elle fut retenue au camp d'internement de Drancy (Seine-Saint-Denis) - l'antichambre des camps d'extermination - puis envoyée à l'hôpital de Louveciennes (Yvelines) afin de s'occuper de neuf enfants entrants.

Denise Holstein fut ensuite transférée à Auschwitz-Birkenau, où ses deux parents trouveront la mort, avant Bergen-Belsen. Elle sera libérée en avril 1945 par l'armée britannique. "J'étais allongée, couverte de poux, c'était effroyable, mais quand on a entendu les bombardements, j'ai réussi à aller jusqu'aux soldats alliés qui arrivaient", avait-elle raconté au Parisien en janvier 2022.

Devoir de transmission

Encouragée par Serge Klarsfeld, Denise Holstein a commencé à témoigner de son histoire dans les établissements scolaire en 1993 et poursuivra son travail de mémoire.

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En 2020, dans un entretien avec Le Point, elle disait avoir pris conscience de la mauvaise connaissance par une partie de la population de la Shoah. "Pendant des années, on n'en a pas parlé, et peu de gens, finalement, ont pris la parole pour témoigner. L'Éducation nationale n'a pas fait son travail. Les professeurs qui m'entendaient dans les classes que j'ai visitées, à partir du début des années 1990, étaient suffoqués par ce que je racontais. C'est bien qu'on ne le leur avait pas appris."

Depuis l'annonce de sa disparition, les hommages se sont multipliés sur X (anciennement Twitter). Le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, a salué "une grande dame de Rouen".

"Rescapée des camps de la mort, cette femme fragile au caractère bien trempé a toute sa vie, témoigné et transmis la mémoire des déportés", a écrit le maire d'Antibes, Jean Leonetti. 

Pour Renaud Muselier, président du conseil régional de PACA, Denise Holstein "faisait vivre autour d'elle ce devoir de mémoire essentiel, vital".