Ce mardi 5 mai, dans un salon de coiffure du IXe arrondissement, Bruno Le Maire a semblé relancer l'idée du travail le dimanche au moment du déconfinement.
Ponctuellement, jusqu'à cet été, les coiffeurs, les esthéticiennes, les pressings vont crouler sous les demandes. Ils ne vont pas pouvoir accueillir autant de monde que d'habitude dans leurs établissements en semaine à cause des mesures sanitaires. Et ce sont des emplois non délocalisables. Il y a du chiffre d'affaires en retard après deux mois de fermeture et une relation-client à renouer. Donc tout ça plaide en faveur d'une mesure ponctuelle, pour certains métiers.
Cela pourrait aussi même redynamiser les centres-villes au moment où l'activité va reprendre. Donc il est compréhensible que le ministre de l'Économie puisse y être favorable. Ce mardi 5 mai, dans l'entourage de Bruno Le Maire, on expliquait que l'idée n'était pas de relancer le débat sur l'ouverture de tous les magasins le dimanche. Et la plupart des fédérations de commerçants ne défendent pas l'idée.
Car cela coûte cher d'ouvrir le dimanche. Ce sont des heures supplémentaires même si elles sont défiscalisées et désocialisées depuis les gilets jaunes, il y a des jours de récupération et c'est sur la base de volontariat dans la plupart des cas. Mais surtout, on ne sait pas dans quel état vont sortir les commerçants de ce confinement. Ils s'attendent à avoir 20 à 25% de salariés en moins lundi prochain. Donc s'il y a moins de personnel, ils vont plutôt avoir tendance à réduire les horaires d'ouverture qu'à travailler un jour de plus. Il y avait 81% des magasins alimentaires ouverts le dimanche avant le confinement, ils ne sont plus que 56% aujourd'hui. Dans la grande distribution, le dimanche est devenu le deuxième jour le plus important en chiffre d'affaire derrière le samedi. Mais selon l'institut Nielsen, c'est 4,5% des ventes des grandes surfaces. Cela n'est pas non plus un boom incroyable.
Une ordonnance "travail" propose de travailler jusqu'à 60 heures par semaine et le dimanche, mais elle est plus ou moins enterrée car le décret d'application n'a pas été publié. Chez Muriel Pénicaud, on répond qu'on va déjà essayer de faire travailler tous les salariés à 100% avant de les faire travailler le dimanche. La grande crainte, c'est une envolée du chômage.
Mais, c'est vrai qu'on entend une petite musique depuis quelques semaines pour dire qu'il va falloir travailler plus pour rattraper l'argent perdu pendant le confinement. Le patron du MEDEF l'avait dit et s'était fait taper sur les doigts. Certains parlementaires proposent de passer la semaine à 37h. Et aujourd'hui, l'Institut Montaigne, libéral, publie une série de propositions comme la suppression du jeudi de l'Ascension comme jour férié, l'extension des horaires de travail, la suppression des vacances de la Toussaint, le paiement différé des heures supplémentaires pour produire plus et relancer plus vite la machine. Tout va dépendre de la demande.
Mais après 2 mois de confinement et de chiffre d'affaires à zéro, faîtes confiance aux commerçants : s'ils ont de la demande par-dessus la tête, ils travailleront soir et dimanche en première ligne.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte