A deux semaines des élections législatives, RTL poursuit ses immersions au cœur de la France oubliée, pour prendre le pouls des inquiétudes des Français à travers les territoires. Dans la Creuse, une commune sur deux n'a plus d'écoles. D'ici un mois, le village de Maison-Feyne, 290 habitants, va à son tour perdre son école.
Sous une fine pluie, les huit élèves de la petite école primaire arrivent avec leurs cartables sur le dos. Avec aussi peu d'effectifs, ils sont tous dans la même classe. Les yeux encore plissés, certains descendent d'un minibus scolaire. D'autres embrassent leurs parents avant de passer le portail rouillé. "C'est toujours très triste que les écoles ferment", soupire Jessica, maman de deux élèves. "Il y a un poste d'enseignante qui disparaît. Celui de la personne qui fait les repas disparaît aussi".
Qui dit fermeture d'école en milieu rural dit réorganisation totale. Alors pour éviter de mettre le réveil trente minutes plus tôt, pour vingt kilomètres de route en plus, Jessica s'est lancée dans des démarches administratives avec pour seul objectif : un arrêt de bus devant sa maison. "On est tous en train de se battre respectivement, les parents, pour créer les nouveaux trajets. On ne sait pas du tout comment ça va se passer. On n'arrive pas à joindre le service en charge de ça. Étant seule avec mes trois enfants, cela m'arrange de mettre mes trois enfants au car au même endroit", explique la maman.
De l'autre côté de la cour de récréation, un homme s'avance dans la brume matinale. Pendant un an, cet enseignant remplaçant s'est battu aux côtés des parents pour éviter la fermeture de cette école. "C'est un recul de service public", déplore Luc Marquès qui est aussi secrétaire départemental du SNUIPP FSU. "Cela fait plusieurs années que l'on voit ce délaissement de l'institution et c'est indéniable, il faut un changement de politique éducative. Il faut réinvestir massivement dans l'éducation et avoir un projet ambitieux pour notre jeunesse", martèle-t-il.
Selon ce syndicaliste, en milieu rural l'école est bien plus qu'un lieu où l'on apprend à lire et à compter. "C'est la dernière trace du service public, de la présence de l’État. À part les écoles il n'y a plus rien". Cette question de l'éducation dans les territoires est au centre des législatives.
La question de l'uniforme, le renforcement des mathématiques ou du français, l'apprentissage dès 14 ans : autant de mesures que le Rassemblement National distille dans ses discours. "Je ne crois pas au projet éducatif du Rassemblement national. On a bien compris que c'est une stratégie politicienne, avec une volonté de séduire l'électorat", réfléchit Luc Marquès.
L'électorat en question, ce sont les parents d'élèves. Magali a deux fils, l'un en CE2 et l'autre en CM2. "On s'installe dans un village d'abord parce qu'il y a une école. Ensuite on s'y installe car les associations sont toutes impliquées dans l'école, ce qui est quand même une spécificité de la ruralité".
Elle aussi "ne pense pas que le Rassemblement national ait une connaissance de nos territoires". "Je pense qu'il y a beaucoup de stéréotypes qui les anime, qui vont les conduire à prendre des décisions qui ne seront, encore une fois, pas les bonnes". Ici dans la Creuse, sur les 15 dernières années, 66 classes ont été supprimées.
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