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"C'est bien l'emploi qui fait vivre un pays" : à Montluçon, des ouvriers luttent contre la délocalisation

Les ouvriers de l'usine Landis+Gyr se mobilisent contre la délocalisation de la production des compteurs Linky en Grèce. Le sentiment d'abandon est puissant.

Des banderoles à l'entrée du site de l'usine Landis+Gyr de Montluçon (Allier). Les ouvriers protestent contre la délocalisation de la production des compteurs Linky en Grèce.

Crédit : Arthur Pereira

RTL ÉVÉNEMENT - À Montluçon, où les sites industriels ferment les uns après les autres

00:04:04

RTL ÉVÉNEMENT - À Montluçon, où les sites industriels ferment les uns après les autres

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Arthur Pereira - édité par Julie Tomiche

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RTL poursuit son immersion au cœur de la "France oubliée" qui a massivement voté RN aux élections européennes. À Montluçon (Allier), la commune vit au rythme des fermetures d'usine depuis la fin des années 70. Aujourd'hui, c'est l'usine Landis+Gyr qui est menacée.


À l'entrée du site, deux draps blancs sont accrochés sur le portail en fer. Dessus, écrit à la bombe orange et noire : "non au déménagement de la troisième ligne Linky en Grèce" et "Le Linky Made in France et le site de Montluçon sont menacés". Cela représente 80 emplois, dont celui de Michel Geunet, délégué syndical CFDT de Landis+Gyr.

"Notre grande inquiétude, c'est que les deux autres lignes partent ensuite", explique-t-il. "C'est une usine qui a progressé jusqu'à avoir 2.000 personnes vers 1973-1974. On fabriquait du matériel de chauffage, de climatisation, de téléphonie. Produit par produit, ça a été revendu" comme des lots d'appartements dans un immeuble, regrette cet ouvrier.

Aujourd'hui, sous la tôle de l'usine, on fabrique uniquement des compteurs électriques Linky. Michel Geunet attend de pied ferme les élections législatives. "On espère un changement, c'est-à-dire que le Parlement qui va être élu prenne mieux en compte l'industrie en France. On a passé deux années difficiles avec une forte inflation et on a négocié des augmentations pitoyables".

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Au niveau de Montluçon, la liste RN menée par Jordan Bardella aux européennes a obtenu plus de 33% des voix. Michel n'est "pas convaincu" que le vote Rassemblement national aux élections législatives pourra changer la donne pour son usine. "Par exemple, ils n'ont pas voté pour l'augmentation du SMIC. Donc ça veut dire que les salariés, ce n'est pas leur préoccupation", réfléchit Michel.

Un sentiment d'abandon

Depuis le début de la grève, aucun parti politique, à gauche comme à droite, ne s'est déplacé sur site. Le sentiment d'abandon est partagé à l'unanimité par les collègues de Michel. Ils sont une vingtaine regroupés au pied de l'usine. 

Au même moment, Emmanuel Macron tient une conférence de presse, avec, au menu, laïcité, retraites, éducation... mais très peu de place pour l'emploi. "C'est bien dommage. C'est bien l'emploi qui fait vivre un pays", soupire Aurore qui a dix ans d'ancienneté chez Landis+Gyr. "Si il y a des réformes qui doivent être faites, l'emploi doit en faire partie. Il doit être favorisé".

Aurore ne "croit pas" que les réformes seront faites par le Rassemblement national s'il devait arriver à Matignon. L'ouvrière se dit "pro-Europe", malgré le fait que la ligne de production va être déplacée en Grèce. "Je sais, c'est un peu paradoxal, j'y pense de temps en temps" sourit-elle. "Je ne suis pas contre mes collègues grecs. C'est mon produit français, pour mon marché français, sur mes lignes françaises, mon contrat français, ma sueur, ma peine, mes emmerdes. Donc, je ne vois pas pourquoi ça irait chez les Grecs."

Comme un mauvais signe du destin, un semi-remorque avec une plaque bulgare apparaît. Marc-Antoine identifie le véhicule : "il vient pour transporter la ligne de France en direction de Corinthe [en Grèce, ndlr]". "On a décidé qu'il ne passerait pas. Aujourd'hui, on a aucun directeur sur site, aucun retour sur notre mouvement. On est seuls. Mais on veut se faire écouter pour montrer qu'on a envie de travailler", explique l'ouvrier. "Là, on a des produits qui vont être faits en Grèce puis revenir en France ? Non mais sérieusement", s'agace Aurore.

Après 45 minutes de longues négociations, les employés obtiennent gain de cause : la ligne restera au moins cette nuit encore tricolore.

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