Dans le Cher "on ne peut plus se soigner", s'émeuvent les habitants de Charenton

AU CŒUR DE LA FRANCE OUBLIÉE - Le département du Cher a placé la liste du Rassemblement national en tête aux dernières élections européennes. À la maison de santé de Charenton, ouverte par le collectif Médecins Solidaires en février dernier, les patients dénoncent le manque de médecins.

La maison de santé de Charenton (Cher) ouverte par le collectif Médecins Solidaires.

Crédit : Arthur Pereira

RTL ÉVÉNEMENT - La France des oubliés dans le Cher : "Ici, on n'arrive plus à soigner nos enfants"

00:03:42

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9h, à Charenton dans le Cher. Karine vient tout juste de s'installer derrière son immense écran d'ordinateur à la maison de santé ouverte par le collectif Médecins Solidaires en février dernier. Ici, elle est secrétaire médicale. Sur sa page d'accueil, le planning des consultations du jour. "Comme vous pouvez le voir, il est déjà bien rempli. Nous prenons en moyenne trois consultations par heure. Et pourtant... Là, nous sommes complets jusqu'au mois de septembre", soupire-t-elle.

Au bout du couloir, la salle d'attente se remplit petit à petit. Nina et Noam se chamaillent, le frère et la petite sœur gribouillent sur les carnets de coloriage, sous les yeux avisés des autres patients. "C'est très compliqué de leur trouver un médecin, réagit leur mère, Anaïs. Ne serait-ce que lui, il a besoin d'un orthophoniste. J'ai un délai de deux ans de pouvoir lui en trouver un."

Le Cher compte trois fois moins de médecins que la moyenne nationale. "On ne peut plus se soigner, s'émeut un autre patient. Un dentiste, il faut attendre six mois. Vous avez une rage de dents, vous attendez six mois. Les yeux, c'est pareil. Il n'y a rien. Il n'y a rien pour se soigner dans le Cher. Vous vous rendez compte ? Là, je fais des pneumopathies, je n'arrive pas à me faire soigner. Ils attendent qu'on meure, je ne sais pas."

Ce sera toujours pareil, les politiques, ils sont loin du peuple

Serge, retraité

À Charenton, la liste du Rassemblement national (RN) menée par Jordan Bardella a recueilli 48,45% des voix lors des dernières élections européennes. Avec l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale et la campagne des élections législatives entamée, c'est comme en politique : plusieurs camps s'opposent. "Ce sera toujours pareil, estime Serge soutenu par Sylvie et Jean-Pierre. Les politiques, ils sont loin du peuple. On ne va pas claquer des doigts. Ça fait 50 ans que j'entends 'si j'étais au pouvoir, je ferais ceci'. Quand ils y sont, ils ne font pas mieux."

De l'autre côté, Francine et Joël, deux retraités, attendent un changement radical. "On a tout essayé, la gauche, la droite, pourquoi pas le Front national, comme on dit, ça ne peut pas être pire", dit le premier. "Ils ont de bonnes idées, maintenant, est-ce qu'ils vont les mettre en application ?" ironise la seconde. Pourtant, aucun des deux retraités ne peut citer une seule mesure du Rassemblement national sur le thème de la santé.

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