"Nous allons faire quelque chose d'inédit, nous allons faire quelque chose de grand pour notre pays. Et nous allons gagner". C'est par ces mots que Marine Tondelier qui représente les Écologistes, au sein de ce nouveau Front populaire, a dévoilé son programme pour les élections législatives.
Quelles sont les grandes lignes de ce programme ? C'est un contrat de législature, mais avec des mesures immédiates. Le nouveau Front populaire s'engage à bloquer les prix des produits de première nécessité dans le domaine alimentaire et de l'énergie, à abroger les décrets d'application de la réforme des retraites à 64 ans et ceux de l'assurance chômage.
Autre mesure : augmenter les retraites pour atteindre le SMIC, un SMIC qui passerait à 1.600 euros net. Il prévoit aussi la hausse du point d'indice des fonctionnaires, l'augmentation des indemnités de stage, du salaire des apprentis et des alternants.
L'indexation des salaires sur l'inflation signifie que les salaires augmenteraient automatiquement en cas de hausses de prix en fonction de l'inflation. Aujourd'hui, elle est évaluée à 2,3%. L'objectif est de protéger le pouvoir d'achat des ménages, de compenser la flambée des prix dans les rayons directement sur la fiche de paye. Cela peut se mettre en place lors de négociations annuelles obligatoires en entreprise, par exemple.
Sur le papier, c'est alléchant, mais attention, tout n'est pas rose non plus. Le principal risque est ce qu'on appelle la spirale salaire-inflation. À titre d'exemple, une entreprise qui produit des yaourts. Quand elle est contrainte d'augmenter les salaires de 5%, mécaniquement, ça va coûter plus cher, à l'entreprise, pour produire ses yaourts. Elle va donc le répercuter sur le prix du produit final. Résultat : encore plus d'inflation et la machine s'emballe.
Le SMIC à 1.600 euros net est une autre des promesses du nouveau Front populaire. Cela représente une hausse de 200 euros par rapport au SMIC actuel. Cette proposition a ses limites. La hausse du SMIC implique de nouveau des coûts supplémentaires pour les entreprises et donc moins de compétitivité.
Concrètement, ça veut dire quoi ? Potentiellement des suppressions d'emplois, voire des délocalisations. Cela mettrait aussi en difficulté certaines branches professionnelles et certains secteurs. En fait, quand il y a une augmentation du SMIC, les échelons les plus bas des grilles salariales sont rattrapés par le niveau du salaire minimum. Les entreprises n'arrivent pas à négocier aussi vite que le rythme des augmentations du SMIC. Résultat : plus de salariés passent au niveau du salaire minimum, mais ils ont plus de mal à en sortir, même quand ils gagnent en ancienneté par exemple.
Finalement, cela signifierait donc des hausses de salaire moins fréquentes et ça, c'est compliqué, surtout en période d'inflation. Aussi au programme, l'abrogation de la réforme des retraites et de celle de l'assurance chômage.
Quid des recettes ? Comment on finance tout ça ? En taxant les superprofits au niveau européen. C'est la proposition principale avancée par le nouveau Front populaire. L'idée est défendue depuis longtemps d'ailleurs par Place publique, le parti de Raphaël Glucksmann. En fait, on taxerait davantage des profits exceptionnels.
Lors d'une crise par exemple, on a eu deux cas de figure. Très récemment, la crise sanitaire où les laboratoires pharmaceutiques ont fait des profits records. Et puis avec la guerre en Ukraine, les cours du pétrole ont bondi. Résultat, 36 milliards d'euros de profits pour Total en 2022. Et puis, il y a aussi une autre piste, rétablir l'impôt sur la fortune renforcé par un volet climatique.
Le point de crispation entre les partis de gauche concernait la situation internationale, notamment la question de l'Ukraine. Le programme affirme l'urgence de promouvoir la paix entre l'Ukraine et la Russie. Il défend la souveraineté du peuple ukrainien, l'intégrité de ses frontières avec, si nécessaire, la livraison d'armes, ainsi que l'annulation de sa dette extérieure et la saisie des avoirs russes. Mais il ne se prononce pas en faveur de l'envoi de troupes au sol.
La guerre au Proche-Orient a aussi fait l'objet de vives tensions entre les différentes formations. Les mots choisis pour évoquer la situation à Gaza ont été très discutés ces derniers jours. Le programme évoque le "massacre terroriste du Hamas" et "le risque de génocide du peuple palestinien". Le texte demande la libération des otages détenus à Gaza et la libération des prisonniers politiques palestiniens.
Les signataires veulent une reconnaissance immédiate de l'État de Palestine aux côtés de l'État d'Israël. Et ils veulent décréter un embargo immédiat sur les livraisons d'armes à Israël et sur tout soutien au gouvernement Netanyahou.
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