L'Institut de statistiques français, l'INSEE, a publié sa note de conjoncture, ce mercredi 20 mars. Nos météorologues de l'économie nous prévoit un temps pas si mauvais : +0.3% de croissance pour chacun des deux premiers trimestres de l'année 2019. Ça représente une croissance de 1.1% au moins pour le seul premier semestre.
Avec des créations d'emploi honorables, 85.000 sur les six premiers mois de l'année, c'est à peu près comme 2018. Et puis le pouvoir d'achat est en forte hausse +1.8% au premier semestre encore par rapport à la même période l'an dernier. C'est une bonne petite année, moyenne-plus.
Pourtant il y a eu un effet "gilets jaunes" sur l'activité. Mais non seulement ça n'a pas pénalisé la croissance mais ça l'a au contraire soutenue. Ce n'est pas le mouvement des "gilets jaunes" en lui-même qui a été profitable mais les mesures qu'il a déclenché : les quelques milliards d'euros décidés en décembre en particulier avec l'augmentation de la prime d'activité.
Une augmentation des revenus modestes ça se traduit instantanément et intégralement par un surcroît de consommation parce que ça n'est quasiment pas épargné. Ce n'est pas forcément de la consommation de produits français. On va probablement voir le déficit commercial s'aggraver encore mais ça fait au moins tourner les magasins.
En 2019, la France va faire légèrement mieux en croissance que la Zone euro pour la première fois depuis 2013. Et elle devrait faire mieux que l'Allemagne pour la première fois depuis 10 ans. L'Allemagne s'attend à une croissance de 1% seulement c'est-à-dire moins que ce que doit faire la France sur le premier semestre.
Quand on comprend pourquoi on est devant l'Allemagne, c'est quand même un peu moins positif. D'abord, on baisse moins que les autres parce qu'on est monté moins que les autres. L'économie française est bien plus inerte que celle de ses voisins à cause du poids de la dépense publique considérable en France, qui joue le rôle de stabilisateur. Ensuite, le premier semestre doit beaucoup aux mesures "gilets jaunes", mesures qui sont financées par de la dette.
Si on résume, l'État emprunte à 10 ans pour financer les achats par les ménages français de téléviseurs fabriqués en Chine. Il n'y a pas de quoi tirer un feu d'artifice.
L'Allemagne aurait donc une croissance deux fois plus faible que celle de la France cette année. Mais avec ce niveau d'activité elle parvient à dégager un excédent budgétaire annuel de quelques 60 milliards d'euros quand nous sommes, en France, sur une tendance parfaitement opposée avec 80 milliards de déficit.
Idem pour le chômage, où l'Allemagne est à 3.3% quand la France est restée à près de 9%. En clair, sur la croissance on va peut-être décrocher le maillot jaune grâce aux gilets du même nom mais sur le reste il y a encore quelques cols à grimper.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte