Coronavirus : pourquoi les professeurs sont-ils en grève ce mardi ?
ÉCLAIRAGE - Les syndicats enseignants appellent à la grève le 10 novembre pour protester contre le manque de moyens nécessaires dans les établissements scolaires pour mettre en oeuvre le protocole sanitaire et freiner la propagation du coronavirus.

Attroupements devant les lycées, couloirs et cantines scolaires bondées : depuis la rentrée des vacances de la Toussaint lundi 2 novembre, élèves et enseignants dénoncent l'impossibilité de mettre en place un protocole sanitaire renforcé et de respecter la distanciation sociale dans les établissements scolaires. Malgré quelques ajustements concédés par le ministère de l'Éducation nationale, l'intersyndicale enseignante maintient son appel à la grève mardi 10 novembre et dénonce des mesures insuffisantes.
"En tant qu'élèves, on risque notre vie en allant au lycée, on a peur d'attraper le coronavirus et de le rapporter à nos parents qui peuvent être des personnes vulnérables", expliquait Mathieu Devlaminck, président de l'Union nationale lycéenne (UNL) à RTL.fr mercredi 4 novembre, alors que les photos d'élèves agglutinés dans les établissements se multipliaient sous le hashtag #BalanceTonProtocole.
Le lendemain, Jean-Michel Blanquer recevait les organisations syndicales et décidait de ponctuellement renforcer le protocole sanitaire déjà existant : dans les lycées où le respect de la distanciation est impossible, désormais au moins 50% des cours doivent être tenus en présentiel. La possibilité est ensuite laissée aux établissements de diviser les classes en demi-groupes ou d'organiser une alternance de présence par niveau par exemple. Le reste des cours devra être disponible à distance. Les épreuves communes du baccalauréat se dérouleront par ailleurs en contrôle continu.
La situation actuelle nécessite la présence massive et urgente de personnels dans les écoles, collèges, lycées
Préavis de grève de l'intersyndicale des enseignants
Des mesures qui ne sont toujours pas suffisantes selon les syndicats qui ont décidé de maintenir leur mobilisation. "La situation actuelle nécessite la présence massive et urgente de personnels dans les écoles, collèges, lycées, écrit l'intersyndicale dans son préavis de grève adressé à Jean-Michel Blanquer. C’est pourquoi nous vous demandons de procéder dès à présent au recrutement de ces personnels, en particulier en ayant recours aux listes complémentaires des concours, et en réabondant les listes complémentaires lorsque cela s’avère nécessaire."
Les enseignants déplorent que les annonces de Jean-Michel Blanquer ne concernent que les lycées et souhaitent l'élargissement des mesures au collège. "On sait que dès 11-12 ans, il peut y avoir des risques. Il y a des annonces encourageantes, mais il faut aller plus loin, particulièrement sur le collège, pour préserver la santé de tous.", a expliqué la secrétaire générale adjointe du Snes-FSU, Sophie Venetitay sur RTL vendredi 6 novembre. "On nous demande de nettoyer plus souvent les salles et les poignées de portes, mais on n'a pas plus d'agents pour nettoyer les établissements".
Certains établissements n'ont pas attendu pour faire grève : mardi 3 novembre, 70% des enseignants du collège-lycée Baudelaire de Roubaix dans les Hauts-de-France étaient mobilisés pour demander une révision du protocole sanitaire.
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