Nous aujourd’hui et demain, au-delà de la crise épidémiologique, c'est le spectre d'une crise sociale et sociétale qui pourrait contaminer la France. Gérard Mermet, sociologue et auteur de "Francoscopie 2030", revient sur la propagation du virus sur le territoire français et son influence sur l'état d'esprit des Français.
Sur la crise sociale et l'inquiétude qui grandit, le sociologue a pour explication que "c'est un virus donc c'est quelque chose d'invisible et les Français, comme beaucoup d'humains, sont très sensibles à l'invisibilité. Également parce que c'est quelque chose d’imprévisible, explique le sociologue. Parce que c'est que c'est quelque chose de potentiellement grave, on peut en mourir, parce que c'est très nouveau et parce que ce n'est pas curable," commente-t-il.
Cette crise sociale est d'autant plus forte car elle a réellement débuté avec les "gilets jaunes", les manifestations importantes contre la réforme des retraites et qui ont fortement marqué les Français. "Tout ça entretient un climat qui est très délétère," explique Gérard Mermet.
Si on doit inventer un vaccin, c'est plutôt celui contre la peur
Gérard Mermet, sociologue
Le sociologue revient sur ce sentiment de peur qui gagne les Français. "La peur est très contagieuse, dit-il. Si on doit inventer un vaccin, c'est plutôt celui contre la peur plutôt que celui contre le coronavirus, déclare le sociologue, qui empêche les Français de participer à une action collective".
Certains supermarchés sont en rupture de stock de produits comme de la farine, des pâtes... Gérard Mermet explique cela par la collapsologie. "On a été successivement pessimistes par rapport à l'avenir, défaitistes, déclinistes. Maintenant on est collapsologue, c'est-à-dire qu'on arrive à la fin du monde," relate le sociologue.
"Il ne s'agit plus de vivre mais de survivre," expose Gérard Mermet. Ce phénomène démontre un repli sur soi des Français, et donne du grain à moudre à tous ceux qui prônent la fermeture des frontières, des économies, la fermeture des esprits. Pour le sociologue, tout cela pourrait se ressentir lors des prochaines élections municipales.
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