C'est une sonnette d'alarme qui relaie un cri de détresse. Celui des surveillants pénitentiaires, des avocats et des magistrat face à la situation des détenus en pleine épidémie de coronavirus. "Dans le contexte déjà tendu des maisons d’arrêt surpeuplées, la perspective d’un confinement strict est particulièrement préoccupante", peut-on lire dans un communiqué de presse envoyé mercredi 18 mars.
Co-signé par le syndicat de la magistrature, l'Observatoire national des prisons, le syndicat des avocats, l'Association nationale des juges d'application des peines et par les avocats pour la défense des droits des détenus, le texte souligne que depuis "le 17 mars, les parloirs ont été suspendus, privant l’ensemble des personnes détenues de la visite de leurs proches – eux-mêmes confinés chez eux. En parallèle, toutes les activités ont été mises à l’arrêt : cours, ateliers, interventions, formations, etc."
Alors qu'un détenu est mort à la prison de Fresnes après une infection au covid-19, la gestion est ainsi jugée alarmante. Coupés de tout lien social, de toute activité, les prisonniers pourraient bien en venir à des comportements extrêmes. "En Italie, où les parloirs avaient été brutalement suspendus le 9 mars dernier, des mutineries ont immédiatement éclatées dans 27 prisons, entraînant la mort de 12 détenus et laissant 40 surveillants blessés", rappelle le communiqué.
Dans des établissements surpeuplés, le confinement et les mesures sanitaires sont impossibles à tenir. D'autant que le gel hydroalcoolique est interdit, et les masques inexistants. Le personnel pénitentiaire est lui aussi exposé, et manque de matériel de protection.
Pour tenter de contenir la situation et éviter le pire, les syndicats et associations demandent des mesures d'exception. "Il faut d’abord limiter le nombre des entrées : privilégier les peines alternatives à l’incarcération et le placement sous contrôle judiciaire à la détention provisoire, différer la mise à exécution des peines de prison", préconisent-ils.
Des mesures parmi d'autres afin que les prisons ne deviennent pas des foyers épidémiques au taux de létalité bien supérieurs à ceux du reste du territoire, car les services de soins y sont en sous-effectifs et pas préparés à faire face à une épidémie éventuelle.
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