ARS, évacuation en TGV, Samu... Dans un rapport enflammé qu'a pu se procurer Le Parisien - Aujourd'hui en France, les pompiers dénoncent la gestion de la pandémie faite par les structures administratives du ministère de la Santé. Ce rapport, destiné au ministère de l'Intérieur, critique notamment une gestion "trop centralisée et inefficace," résume le quotidien.
Publié ce samedi 4 juillet par Le Parisien, le rapport, effectué par la fédération nationale des sapeurs-pompiers de France, visent principalement les structures administratives du ministère de la Santé ainsi que les agences régionales de santé (ARS) et le Samu.
"Nous sommes rompus à la gestion de tous les événements. On a fait face à l'H1N1 (virus de la grippe A), à la grippe aviaire, aux accidents industriels, aux attentats… À chaque fois, on s'adapte, et là le mot d'ordre c'était tout sauf les pompiers. Nous avons tendu la main à des administrations qui n'ont pas l'habitude de gérer des situations de crise. Rien dans leur organisation et leur culture ne les prédisposaient à assurer ce rôle," rapporte le quotidien.
La principale critique est le manque d'un chef d'orchestre. "Pour être efficace la gestion d'une crise d'ampleur doit mobiliser un directeur unique, un commandant des opérations unique et des conseillers techniques," est-il écrit. Pour les pompiers, ce rôle a été confié à "des conseillers techniques", d'où un "travail en silo des administrations, un brouillage des décisions stratégiques," selon eux.
Le rapport dénonce également le rôle des ARS, "une administration de gestion comptable et financière du système de santé, aucunement préparées." Ils jugent également les évacuations par TGV comme étant de "pures opérations de communication et véritable esbroufe," assurant que le nombre de kilomètres faites par les victimes auraient pu être évités. Le Samu en prend également pour son grade. "Le 15 a montré son vrai visage : celui d'un numéro de renseignement, pas d'un numéro d'urgence," fustige le rapport.
Sollicité par Le Parisien, le colonel Grégory Allione, président la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France confie qu'il s'agit d'un document de travail qui n'était pas destiné "à fuiter dans la presse". Il admet néanmoins avoir le sentiment "d'un sous-emploi et d'une absence de prise en compte des capacités opérationnelles" de ses collègues lors de la crise.
Les pompiers évoquent des pistes afin de revoir le modèle de gestion de crise notamment, placer le ministère de l'Intérieur comme "responsable de la conduite opérationnelle des crises." Sinon, "le rattachement des services de la protection civile au Premier ministre."
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