Il y a statistiquement, mécaniquement, un problème qui se profile pour le mois de septembre. 700.000 à 800.000 jeunes vont arriver sur le marché du travail et il n'y aura pas forcément d'emplois à leur proposer si les entreprises sont en train de se débattre pour éviter la faillite.
Les jeunes sont plus fragiles que les autres quand il y a un ralentissement économique. En moyenne, vous avez un taux de chômage qui est deux fois plus élevé chez les moins de 25 ans que chez les autres. Sur les 700.000 jeunes qui arrivent chaque année sur le marché du travail pour prendre leur premier job, vous en avez 200.000 qui n'ont pas de qualification. Ce sont les plus fragiles.
Un rapport de l'Organisation Internationale du Travail a même montré que la situation de ces jeunes-là se dégradait encore plus vite que les autres car ils sont sur des métiers qui sont remplacés par des robots ou des ordinateurs et parce que leur formation est plus rapidement obsolète. Au passage, les jeunes femmes sont deux fois plus fragiles que les garçons... On n'est pas près de corriger les inégalités hommes-femmes au travail.
Alors faut-il s'attendre à une génération sacrifiée cette année avec le ralentissement économique ? C'est ce qu'il faut absolument éviter. On pourrait avoir une sorte d'année blanche des embauches en 2020. Surtout chez les apprentis. L'apprentissage a gagné une bataille, celle de l'image. On a aujourd'hui 500.000 jeunes qui suivent des formations à cheval entre l'entreprise et l'école, soit une augmentation de 16% au cours de l'année dernière.
Mais le problème pour ces jeunes, ce sera de trouver des entreprises pour les accueillir. En fait, il y a deux problèmes avec l'apprentissage : premièrement, les entreprises prennent des jeunes et, deuxièmement, il faut que les Centres de Formation soient toujours debout pour les accueillir. C'est la poule et l'oeuf car le budget des CFA dépend du nombre d'inscriptions et pour s'inscrire les jeunes commencent par chercher un maître de stage.
En ce qui concerne les solutions à l'étude, pour les CFA, on devrait autoriser les jeunes à s'inscrire, même s'ils n'ont pas de contrat d'apprentissage dans une entreprise et ils auront 6 mois pour en trouver une. Pour les entreprises, c'est plus délicat. Le MEDEF a fait une proposition qui va faire du bruit : il demande que l'État verse 10.000 euros à toute entreprise qui prendra un jeune en apprentissage.
Cela a peu de chance de passer me dit-on au gouvernement. Mais disons qu'il va sans doute falloir subventionner la formation des apprentis. Il n'y a pas de charges sociales aujourd'hui sur les contrats d'apprentissage. Les organisations demandent que le salaire soit pris en charge par l'État.
Mais une chose est sûre, et le gouvernement en a la conviction, l'apprentissage est un investissement sur l'avenir. Les pays où l'apprentissage et l'alternance sont puissants ont moins de chômage chez les jeunes. Cela veut sans doute dire ressusciter dans les prochains mois les bons vieux "contrats jeunes" pour éviter d'avoirune génération Covid chez les moins de 25 ans.
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