Des associations réclament aux autorités des "mesures urgentes" pour "protéger" les migrants vivant dans le nord de la France. Objectif : répondre à la crise sanitaire liée au coronavirus.
Dans une lettre, 24 associations, dont l'Auberge des migrants et Médecins du monde, écrivent que cette crise révèle "l'insuffisance des moyens mis en place par l'État pour protéger ces personnes, ce qui nous expose tous à des risques accrus". Ce courrier a été adressé ce lundi 16 mars aux préfectures du Nord et du Pas-de-Calais ainsi qu'aux maires de Calais et Grande-Synthe, où vivent des centaines de migrants.
"La situation des personnes exilées est innommable : absence d'hébergement, froid, humidité, stress, fatigue, entassement à plusieurs dans des tentes légères, expulsion quotidienne des lieux de vie, conditions sanitaires déplorables...", listent-elles dans ce courrier.
"Comment se laver les mains régulièrement quand le point d'eau le plus proche est à plusieurs centaines de mètres, parfois à des kilomètres, de son lieu de vie ?", "Comment détecter les symptômes du COVID-19 alors que survivant à la rue depuis plusieurs semaines, la santé de ces personnes est déjà extrêmement fragilisée ?", "Comment appeler le 15 sans accès à un téléphone, ou à une prise pour le recharger, en l'absence de lieux de répit ouverts la journée ?", s'interrogent-elles.
Pour répondre à ces questions, les associations demandent que "le droit à l'hébergement" ainsi que "le droit à des conditions matérielles de vie décentes" soient "appliqués de toute urgence". Pour elles, cela doit passer "par l'ouverture de plusieurs lieux d'hébergement inconditionnels" et "la mise en place de sites de distribution alimentaire en nombre suffisant pour limiter les regroupements d'un trop grand nombre de personnes".
Les associations exigent aussi "l'ouverture de dispositifs spécifiques requis dans le cas de la protection des mineurs isolés" ou encore "le déploiement de nombreux points d'accès à l'eau et au savon". "Tout ceci doit s'accompagner d'une information adaptée aux personnes exilées", ajoute-t-elle.
En outre, le collectif solidarité Roms de Lille a également écrit au préfet pour lui demander "de prendre des mesures d'urgence en faveur des habitants des bidonvilles". "Ces personnes voient leur situation précaire dramatiquement aggravée" par la fermeture des "services d'aide alimentaire", ainsi que par "la disparition des ressources provenant de la mendicité" du fait du confinement s'alarme le collectif dans un communiqué, estimant que "des cas de sous-alimentation sont à craindre dans un délai assez proche".
Il demande au préfet d'organiser "un plan de fourniture d'eau" et "de savon aux personnes concernées", et "si la situation persiste", d'envisager "des formes d'hébergement temporaires" dans des salles de sport dotées de sanitaires, "équipements actuellement inoccupés".
De son côté, la préfecture de police de Paris a déclaré lundi 16 mars au soir via un communiqué que la durée de validité des titres de séjour actuellement en circulation soit prolongée de 3 mois à compter de ce lundi afin de sécuriser la présence en France des étrangers en situation régulière. Il s'agit des visas de long séjour (VLS), des titres de séjour, des autorisations provisoires de séjour, des attestations de demande d'asile et des récépissés de demande de titre de séjour. Cela ne concernant que les étrangers en situation régulière, cela ne devrait pas saitisfaire les nombreuses demandes des asociaations.