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Christophe Gleizes reste en prison en Algérie : le journaliste français voit sa peine de 7 ans confirmée en appel

La Cour d'appel de Tizi Ouzou en Algérie a confirmé mercredi la condamnation à sept ans de prison à l'encontre du journaliste français Christophe Gleizes, emprisonné depuis juin pour "apologie du terrorisme".

Christophe Gleizes a été condamné à 7 ans d'emprisonnement en Algérie lors de son procès en première instance en juin 2025.

Crédit : Handout / SO PRESS - RSF / AFP

Le journaliste Christophe Gleizes, toujours emprisonné en Algérie

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AFP - édité par Gabriel Joly

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Ses appels à la "clémence" n'auront pas été entendus. Jugé en appel par le parquet de Tizi-Ouzou en Algérie, le journaliste français Christophe Gleizes a été condamné à 7 années d'emprisonnement ce mercredi 3 décembre. Le procureur avait requis une peine de 10 ans. Il avait été condamné à 7 ans de prison en première instance. "La cour confirme le jugement rendu en première instance", a déclaré le président de la juridiction à l'issue de ce nouveau procès, une annonce qui a suscité la consternation dans la salle, selon un journaliste de l'AFP présent sur place.

Après l'annonce de cette condamnation en appel, les parents de Christophe Gleizes se disent "effondrés". Plus tôt dans la journée, le journaliste avait demandé, avec émotion, la "clémence" de la Cour d'appel de Tizi Ouzou. Appelé à la barre, il a demandé "pardon", reconnaissant avoir fait "beaucoup d'erreurs journalistiques malgré [ses] bonnes intentions", selon un journaliste de l'AFP présent dans la salle d'audience.

"L'accusé n'est pas venu en Algérie pour accomplir un travail journalistique, mais [pour commettre] un acte hostile", a répondu un procureur, qui a requis 10 ans de prison à son encontre, ainsi qu'une amende de 500.000 dinars algériens (environ 3.300 euros). 

"Il n'est coupable que d'avoir exercé"

Christophe Gleizes "n'a rien à faire en prison, il n'est coupable que d'avoir exercé son métier de journaliste sportif et d'aimer le football algérien", a déclaré fin octobre Thierry Bruttin, directeur général de l'ONG Reporters sans Frontières (RSF) qui le soutient depuis des mois. Collaborateur des magazines français So Foot et Society, âgé de 36 ans, il s'était rendu en Algérie pour un article sur le club de football le plus titré du pays, la Jeunesse Sportive de Kabylie (JSK), basé à Tizi Ouzou, à 100 km à l'est d'Alger.


Selon RSF, il avait été arrêté le 28 mai 2024 à Tizi Ouzou et placé sous contrôle judiciaire, pour "être entré dans le pays avec un visa touristique, pour 'apologie du terrorisme' et 'possession de publications dans un but de propagande nuisant à l'intérêt national'". La justice lui reproche d'avoir été en contact avec un dirigeant de la JSK, qui était également l'un des responsables du Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK), classé terroriste par les autorités algériennes en 2021.

La possibilité d'une grâce présidentielle

Selon RSF, les premiers échanges entre les deux hommes "ont eu lieu bien avant cette catégorisation par les autorités algériennes" et "le seul échange survenu en 2024 visait à la préparation de son reportage" sur la JSK, "ce dont Christophe Gleizes ne s'est jamais caché".

Un pourvoi en cassation est possible. Cette condamnation définitive lui ouvre une autre voie : la possibilité d'une grâce présidentielle s'il en fait la demande. Avant lui, l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal a obtenu sa grâce et sa libération par Alger le 12 novembre dernier.

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