Coronavirus dans les prisons : Dominique Simonnot évoque "80 clusters" et "200 détenus positifs"
INVITÉE RTL - La contrôleure générale des lieux de privation de liberté, Dominique Simonnot, revient sur les conditions "inhumaines" au sein des prisons, qui ont pris de l'ampleur avec l'épidémie.

Les prisons françaises sont déjà connues pour leur état de délabrement, et en janvier dernier la France était sanctionnée pour la Cour européenne des droits de l'Homme pour absence de recours effectif pour les détenus et traitements inhumains ou dégradants. En cause notamment la surpopulation dans les cellules, qui a des conséquences d'autant plus graves avec la crise sanitaire.
Aujourd'hui, l'épidémie de coronavirus a aggravé un peu plus la situation des détenus. Selon la contrôleure générale des lieux de privation de liberté invitée sur RTL, Dominique Simonnot, on compte actuellement "80 clusters", "200 détenus positifs et 400 surveillants" dans les prisons françaises. Elle ajoute également qu'"il y a eu un mort".
Selon la contrôleure, les mises en liberté anticipées permettraient de diminuer dans un premier temps la surpopulation et dans un second temps le risque de propagation dans le milieu carcéral. "C'est pourtant simple, quelqu'un qui va sortir dans deux mois, vous prévoyez sa sortie dans un mois". Cette mesure avait déjà permis d'alléger les prisons françaises de 14.000 détenus en moins au cours de la première vague.
Des cellules de prison et de garde à vue "répugnantes"
"Vous entrez, vous trouvez des
cafards qui courent, des souris quand ce ne sont pas des rats...", Dominique Simonnot revient également les conditions de
détention des prisonniers, qu'elle juge "répugnantes"
"Imaginez rentrer dans une petite
pièce de 9m², où il y a déjà une ou deux personnes que vous ne connaissez pas
du tout, qui, si ça se trouve, ne portent pas le masque. Vous n'avez pas le
mètre (de distanciation)", décrit la contrôleure générale des lieux de privation de liberté.
Elle fait le même constat au sujet des
cellules de garde à vue qu'elle a pu visiter, "où les policiers claquaient des dents le soir, les gens qui étaient gardés à vue aussi. (…) Je ne vous parle pas de l'odeur de l'endroit mais c'est impossible d'y faire vivre les gens".
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