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Éric Dupond-Moretti, le 6 octobre 2020
Crédit : Christophe ARCHAMBAULT / AFP
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Éric Dupond-Moretti
souhaite réduire le nombre de détenus en prison face à l’épidémie de coronavirus,
mais ça n’a rien à voir avec de l’impunité. Lundi, le Figaro a dévoilé une note
du ministère de la Justice envoyée aux parquets et aux services pénitentiaires rappelant
la nécessité de "maintenir autant que possible", dans chaque
établissement, une densité carcérale "compatible avec les mesures
sanitaires".
Pour limiter
cette surpopulation, Éric Dupond-Moretti veut des peines alternatives à
l’incarcération comme le bracelet électronique et trouver une autre punition
que la prison pour les courtes peines. L’information s'est diffusée en quelques
minutes sur les réseaux sociaux, où elle a vite été contestée par une frange à
droite de la droite droite. "On sort les délinquants de prison", "Open
bar pour les malfrats", "On sacrifie notre sécurité". Le
président de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan a même écrit "STOP à
l'impunité : interpellons, condamnons, enfermons et expulsons !" sans que
l’on voie vraiment le rapport. Mais non, le garde des Sceaux ne veut pas libérer
mais simplement appliquer la loi, logique pour un ministre de la Justice.
Selon le
ministère de la Justice, il y a actuellement en France 62.000 détenus. Pendant
le confinement du printemps, ce chiffre était descendu à 59.000. Le garde des
Sceaux s’inquiète d’une surpopulation derrière les barreaux qui favoriserait la
propagation du virus. Le taux d’occupation atteint les 103% et grimpe même
jusqu’à 116% en maisons d’arrêt, où s'entassent les prévenus et les détenus
purgeant une courte peine. Cette situation complique à l'évidence le respect
des gestes barrières et les mesures d'isolement en cas de contamination.
À la date du
20 octobre, 117 détenus étaient positifs et 1.043 placés en quatorzaine. Sans
compter les agents pénitentiaires, contaminés eux aussi mais dont le chiffre
n’est pas connu.
Pour éviter
une flambée du coronavirus dans les centrales, il ne s’agit pas de libérer les
prisonniers mais d’utiliser les outils mis à sa disposition par la réforme des
peines entrée en vigueur le 24 mars dernier. Elle prévoit des alternatives à
l’incarcération, notamment à domicile sous bracelet électronique, pour les
peines inférieures ou égales à six mois, ainsi que des aménagements dès
l’audience pour les peines de moins d’un an. Il ne s’agit donc pas de
moins punir, mais d’aménager les punitions pour éviter la contamination.
Entre le 16
mars et le 13 avril, 9.923 détenus sont sortis de prison à la suite des
ordonnances gouvernementales. Ça ne concernait ni les crimes ni les violences
conjugales mais des fins de peines ou des courtes peines. En janvier
dernier, la France avait été condamnée par la Cour européenne des droits de l’Homme
en raison de la récurrence de sa surpopulation carcérale, le coronavirus en
amène, tragiquement, la confirmation.
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