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Comment Paris mène la chasse aux racoleurs et faux chauffeurs de taxi

REPORTAGE - À un peu plus d'un an des Jeux Olympiques à Paris, plongée dans le monde des "Boers", la police chargée de faire la chasse aux faux taxis.

Un taxi parisien (illustration)
Un taxi parisien (illustration)
Crédit : THOMAS SAMSON / AFP
TAXIS - Comment Paris mène la chasse aux racoleurs et faux chauffeurs
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Vincent Serrano - édité par William Vuillez
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À un an du début des JO de Paris, c'est l'une des grosses inquiétudes des autorités : les faux taxis. Une inquiétude en termes de sécurité mais aussi d'image de Paris, d'autant que le phénomène est en très forte hausse : plus 30% d'infractions relevées en un an. RTL a pu embarquer à bord d'une patrouille qui traque justement ces faux taxis : les Boers, un service de police unique au monde qui a été créé en 1938.

Dès la descente du train, quelques pas plus loin, au bout du quai, nous montons dans un taxi après 20 minutes dans la file d'attente. Le chauffeur José nous parle alors de ces racoleurs. "C'est tout le temps les mêmes. On le voit à leur attitude. L'argument, c'est le départ immédiat au tout début du serpentin. Et puis il y a les guetteurs qui sont tout autour. Si on leur dit quelque chose, ils vont en venir aux mains puisqu'on leur casse leur business : 60, 70, 80 ou 100 euros sur une course". 

Au moment de rejoindre un peu plus loin les Boers en civil, Geoffrey, le chef d'équipage, confirme que c'est souvent bien plus. "L'année dernière, on a eu l'arrestation d'un racoleur sur la gare de Lyon. Ça pouvait monter jusqu'à 400 euros entre deux gares parisiennes", dit-il. "Dès qu'on s'approche de la gare du Nord, généralement, c'est beaucoup plus calme à notre arrivée. Les racoleurs, les taxis et VTC connaissent très bien nos voitures, nos plaques d'immatriculation et nos têtes", explique Geoffrey. 

Des enquêtes de plus en plus poussées

Pour rester efficace, cette police s'adapte et joue régulièrement les faux clients, ce qui leur permet, comme l'explique Yann, de tomber plus facilement sur tout un tas d'infractions. "Cela nous est arrivé de tomber sur un chauffeur inapte médical, sans permis de conduire, qui continuait à travailler parce que financièrement, il en avait besoin", raconte-t-il. "On peut avoir toutes sortes d'excuses. Un taxi qui vient chercher sa famille, le taxi qui était juste là pour prendre un café. Des fois, ils ont des familles très nombreuses. Que ce soit un taxi ou un VTC, ils représentent la capitale, ils représentent beaucoup de choses. C'est la première image qu'un touriste peut avoir en arrivant sur Paris. Ils se doivent d'avoir des véhicules exemplaires", ajoute Yann. 

80 Boers forment aujourd'hui les rangs de cette police des taxis unique au monde. Et on est très loin aujourd'hui du simple flagrant délit, certains avocats qui défendent des racoleurs sont surpris de voir des enquêtes de plus en plus poussées : filatures, perquisitions, relevés téléphoniques... Une nouvelle stratégie payante pour la commissaire Julia Sarrode : "Dernièrement, on a réalisé une affaire sur dissimulation de travail et lors de la perquisition, on a pu récolter, saisir 100.000 euros en espèces, tout autant en lingots d'or et en pièces d'or, 300.000 euros en crypto monnaies. Les réponses pénales aussi ont été conséquentes. Des racoleurs, notamment en récidive, ont pu finir en prison avec des mandats de dépôt", dit-elle. Plusieurs chauffeurs sont en ce moment dans le viseur des Boers.

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