Champagne-Ardenne : 12.000 militaires français mobilisés pour un exercice sans précédent

Depuis la rive, une dizaine de soldats guident à grands gestes la construction de ce pont flottant. De l'autre côté, une cinquantaine de véhicules blindés et des chars attendent le feu vert. Et entre les deux berges, des riverains sont venus apprécier le spectacle. "Le camion arrive à rouler dans l'eau", s'exclame, ébahie, une petite fille. 

Au bout de quelques minutes, le pont est terminé. Une structure, posée sur deux boudins, qui peut supporter jusqu'à 70 tonnes, soit 10 tonnes de plus qu'un char Leclerc. Le major Patrick supervise sa mise en place : "nous sommes la seule nation à disposer d'un moyen de franchissement autonome", se félicite-t-il, assurant que son déploiement ne prend pas plus de 15 minutes, "quelle que soit la largeur du fleuve". 

Du matériel classique dans l'armée, mais qui a montré récemment son importance, notamment lors de la guerre en Ukraine, comme l'explique le colonel Cédric Méreuze. "Ce conflit nous permet d'avoir beaucoup de retours d'expériences, assure-t-il. Nous avons notamment eu des retours de franchissements russes qui s'étaient mal passés parce qu'ils avaient parqué un nombre trop important de véhicules à côté de la berge."

Avec la nouvelle loi de programmation militaire, l'armée demandera des ponts flottants plus longs. Aujourd'hui, ils peuvent aller jusqu'à 66 mètres.