"C’est quoi être un homme hétéro en 2024 ? C'est pouvoir aussi porter des robes !", affirme Samuel Certenais
PODCAST - Dans ce nouvel épisode, Samuel Certenais, auteur du spectacle "Garçon" revient sur la manière dont il remet en cause les normes de genre et aborde des thèmes tabous tels que le plaisir prostatique et la virilité toxique.
Dans cet épisode du podcast OrgasmiQ, Juliette Tresanini aborde les conséquences du mouvement #Metoo sur la masculinité moderne. Cet épisode vous propose de découvrir les questionnements des hommes face à l'évolution des normes sociales et des relations interpersonnelles en revenant sur l'histoire du mouvement et à travers des témoignages.
Pour en parler, Samuel Certenais, auteur et interprète du spectacle Garçon, est l'invité de l'émission. Mis en scène par Noémie de Lattre, ce seul en scène interroge les notions traditionnelles de la virilité et explore des thèmes tabous autour de l'identité masculine.
Alors comment devenir un homme quand les injonctions familiales sont aussi fortes ? Samuel répond en partageant son histoire ainsi que sa transformation en l'homme qu'il est aujourd'hui.
Un spectacle pour briser les stéréotypes
Garçon, raconte la propre histoire de Samuel, un homme qui remet en question les représentations de la masculinité qu'on lui a transmises dès son plus jeune âge. Né dans une famille bienveillante mais caractérisée par une virilité traditionnelle, Samuel est soumis à la pression de se conformer aux attentes de son père, un passionné de football.
Le pitch du spectacle est simple mais percutant : "Comment devenir un homme quand on ne veut pas ressembler à son père ? Je ne suis ni une femme ni un homo et je ne me reconnais pas dans les modèles hétéro, je fais quoi ? Un spectacle ?". Cette question résume la situation de Samuel et de nombreux autres hommes qui ne se sentent pas à l'aise dans les normes de la virilité classique.
Une rencontre pour tout changer
À un moment clé de sa vie, Samuel est touché par un souci de santé qui l'empêche de marcher pendant deux ans. La présence de femmes pendant ces années change sa vision de la masculinité. "C'est pendant cette période que j'ai vraiment commencé à questionner ce qu'on m'avait appris sur ce que signifie être un homme", explique Samuel.
Il fait la rencontre d'une infirmière appelée Sabrina. Le rôle de cette femme dans son éducation sexuelle est essentiel, car elle lui fait découvrir des aspects de la sexualité souvent négligés ou réprimés par les hommes hétérosexuels.
Sa découverte sexuelle ? Le plaisir prostatique
La découverte du plaisir prostatique est certainement l'un des moments les plus insolites racontés par Samuel. Dans son spectacle, l'auteur interroge des hommes sur ce plaisir pour mieux comprendre ce tabou profond autour de l'idée qu'un homme hétéro puisse être pénétré. "Avec le plaisir prostatique, on touche à un gros tabou : qu’un hétéro soit pénétré ! Ça aussi, c’est une révolution ?" Interroge-t-il.
Quentin, un autre intervenant, partage son expérience personnelle : "J’ai trouvé un sex-toy dans une maison en vacances quand j’étais ado et j’ai voulu tester. C’était tellement cool, j’ai trouvé ça incroyable. Mais à l’armée, jamais je n’aurais mentionné cela", rapporte-t-il, mettant en évidence l'incapacité des hommes à parler ouvertement de ces plaisirs même aujourd'hui.
Finalement c’est quoi être un homme hétéro en 2024 ? C’est pouvoir aussi porter des robes.
Samuel Certenais, invité dans l'émission OrgasmiQ.
Jonathan, un autre invité dans l'émission OrgasmiQ renchérit : "Aujourd’hui, en 2024, à 27 ans, je pense qu’un homme est quelqu’un qui se responsabilise, qui s’assume, assume ses failles, ses faiblesses, et qui dit qu’on ne sait pas toujours tout faire."
Cependant, la route vers cette nouvelle vision de la masculinité est semée d'embûches. Quentin identifie trois obstacles majeurs : l’inconscience, la peur et le manque de courage : "Les hommes sont dans une petite bulle, dans un chemin tout tracé dès l’enfance. Quand MeToo a émergé, je n’avais pas conscience des problèmes qu’on soulevait, c’était un non-sujet pour moi", confie-t-il.
