TOUT SAVOIR SUR - Incels, MGTOW, "mâles alphas"… qui sont les masculinistes ?

Le masculinisme est un mot que vous avez probablement découvert le mois dernier, lorsqu'un homme de 26 ans a été interpellé pour avoir projeté une action violente à Bordeaux. Un homme qui se revendique du mouvement Incel, l'acronyme pour célibataire involontaire, qui est une sous-catégorie des masculinistes. 

Les masculinistes sont des milliers, voire plus, depuis les années 80. Un phénomène que les féministes appellent un contre-coup pour la libération de la parole des femmes face au combat en faveur de l'égalité des sexes. En effet, les masculinistes prônent une domination de l'homme sur la femme. Depuis les années 2000, avec l'essor des chaînes YouTube, des réseaux sociaux, ces mouvements se répandent particulièrement vite au-delà des frontières américaines. 

Leur discours est très codifié et repose sur un savant mélange de misogynie, de complotisme, d'homophobie et d'idéologie d'extrême droite. C'est l'image du "mâle alpha" qui est véhiculée. "Tu ne vas pas travailler avec une femme. Non, tu vas l'utiliser sur le côté. Il faut qu'elle fasse le ménage. Il faut qu'elle te fasse à manger. Il faut qu'elle te fasse des massages quand tu es fatigué", martèle Alex Hitchens, un masculiniste sur ses réseaux sociaux.  

Les différents courants du masculinisme

Parmi ces masculinistes, se dégagent plusieurs courants, il y a d'abord les Incels. Ce sont souvent des hommes jeunes qui disent subir un célibat involontaire. Leur discours peut être extrêmement violent. "Ils affirment être dans une forme de misère sexuelle, c'est-à-dire ne pas réussir à lier des relations affectives et sexuelles avec des femmes", précise Pauline Ferrari, journaliste et auteure de Formés à la haine des femmes publié aux éditions JC Lattès. 

En France, si le courant Incel reste encore minoritaire, une autre sous-catégorie de masculinistes est en plein boom : les MGTOW pour "Men Going Their Own Way". Un groupe qui considère que les femmes sont des êtres superficiels, manipulateurs, toxiques, qu'il faut dominer. Ils prônent plutôt le célibat ou les relations sans lendemain pour vivre indépendants et libres.

"Je pense que la vision du monde qu'ont les masculinistes est une forme de théorie du complot. C'est une radicalisation qui est au final politique et qui peut aller jusqu'à une forme de radicalisation terroriste", estime Pauline Ferrari. 

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