Alors que le Brexit prendra effet officiellement le 31 janvier à minuit, RTL est allé à la rencontre des agriculteurs et des pêcheurs britanniques dont le quotidien va être bouleversé par le Brexit, deux domaines économiques en première ligne des changements à venir.
Sur la côte sud de l'Angleterre, Hastings, une ville balnéaire un peu triste dans la brume de janvier, est aussi un port de pêche historique. Vente de poissons, réparation des filets, tout se passe encore ici. Paul, 70 ans, ne pêche plus, après 45 ans de travail. Mais c'est lui qui défend les droits des pêcheurs, qui ont voté à plus de 90% pour le Brexit : "Nous sommes un pays indépendant maintenant, et c'est une opportunité unique pour mieux répartir la pêche dans nos eaux et mieux contrôler les navires étrangers."
Dany, pêcheur en activité, a voté pour le Brexit, mais pense désormais qu'au cours des négociations à venir avec l'Union européenne, les marins-pêcheurs vont être lâchés par le gouvernement. "Quand je vois ce que fais Boris Johnson, je me dis que les bateaux étrangers vont continuer à venir pêcher ici."
Paul comprend très bien cette inquiétude de la part des plus jeunes : "Être victime des négociations, ça nous est déjà arrivé. Quand nous avons rejoint l'Europe, nous ne nous attendions pas à ce que la pêche soit sacrifiée. En 20 ans, tout s'est écroulé. C'est normal que certains aient peur que l'histoire se répète."
Les agriculteurs eux aussi sont directement concernés par le Brexit. À la sortie d'Hastings, en remontant la petite route 259, on quitte le Sussex pour entrer dans le Kent, un comté surnommé "le jardin de l'Angleterre" pour sa production agricole.
C'est sur ces terres verdoyantes qu'Howard élève ses moutons, qu'il exporte vers l'Europe continentale. Le gouvernement britannique a beau avoir annoncé une transition de la politique agricole commune vers un système de subventions nationales, l'éleveur reste dubitatif. "J'ai peur des taxes sur les exportations. Ce serait un problème pour vendre notre viande de mouton. À vrai dire, je ne sais pas si l'Europe taxera nos produits : nous n'avons pas vraiment d'informations pour la suite..."
À 62 ans, Howard va bientôt prendre sa retraite. Son fils prendra la suite. Quand on lui parle du Brexit, il lève les yeux au ciel. Le futur, il en a déjà marre.
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