Alors que la rupture entre le Royaume-Uni et l'Europe arrive vendredi 31 janvier, l'autonomie intégrale de l’Angleterre ne sera pas immédiate. Les pêcheurs l'ont bien compris et souhaitent reprendre la main sur les eaux britanniques.
Le jour n'est pas encore levé lorsque les pêcheurs du chalutier "The Good Fellowship" jettent leurs filets dans les eaux glacées de la mer du Nord, au large de la côte nord-est de l'Angleterre. David Shiel, capitaine du chalutier souhaite que le Brexit élève l'industrie de la pêche.
En effet, avant d'autoriser les navires européens à pêcher dans ses eaux, la Grande-Bretagne connaissait une industrie de la pêche en plein développement. Et c'est cette prospérité que souhaitent retrouver les pêcheurs du chalutier. "C'est clair que notre propre flotte doit passer en premier", dit David Shiel à l'AFP, après avoir éloigné son bateau du port de pêche du 13e siècle, base de 33 bateaux et 350 pêcheurs.
Ce que reprochent les pêcheurs britanniques c'est l’inégalité des prises entre eux, et les pêcheurs européens. Les bateaux européens capturent environ six fois plus de poissons dans les eaux britanniques, que les bateaux britanniques dans les eaux de l'UE. Pour David Shiel, la politique commune de la pêche a accordé aux navires européens rivaux, de capturer des quantités de poissons non justifiées dans les eaux britanniques.
Et bien qu'elle représente moins de 0.1% du PIB du Royaume-Uni, le sujet de la pêche a pesé en faveur du départ de l'Union européenne lors du référendum de 2016. Après le Brexit, le gouvernement conservateur du Premier ministre Boris Johnson veut légiférer pour évincer les navires étrangers.
Cependant, un diplomate européen basé à Bruxelles, a souligné auprès de l'AFP qu'un accord sur l'accès à la pêche dans les eaux britanniques constituait une condition préalable à la conclusion d'un accord global sur les nouvelles relations commerciales entre le Royaume-Uni et l'UE. Celles-ci seront l'objet d'intenses négociations après le Brexit.
Dans le même temps, 90% des prises des bateaux britanniques au large de North Shields sont des crevettes destinées à l'exportation. Selon Andy Dixon, qui gère la branche North Shields à Caley Fisheries : deux tiers de ces crevettes vont en France, en Espagne et en Italie.
"Il faut trouver un juste équilibre, dit-il, on espère juste qu'on ne sera pas trahis. C'est déjà arrivé". En effet, selon le chef de la Fédération nationale des organisations de pêcheurs, Barrie Deas, en 1973, l'accès égal aux zones de pêche "a été perçu comme une trahison parce que l'industrie de la pêche a été sacrifiée au profit d'autres objectifs politiques et économiques nationaux".
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