Ben Smith, un discret à la tête d'Air France
PORTRAIT - Le nouveau patron d'Air France-KLM a donné lundi des gages de confiance aux salariés au moment de prendre les commandes du géant européen du transport aérien

On l'appelle Ti Ben, car il n'est pas très grand. Il n'est pas bien vieux non plus : 47 ans à peine. Chez Air France, on n'avait jamais vu ça. C'est que que Ben Smith est allé vite, ascension supersonique du bon petit soldat qui marche dans les pas du général.
Un parcours à l'américaine : pas de grande école, une simple licence en économie, mais de l'ambition, du travail et une passion : les avions. Étudiant, il bosse déjà chez Air Ontario. À 21 ans il crée sa propre agence de voyages et c'est en 2002 qu'il rejoint Air Canada. À l'époque, la compagnie est au plus mal, et les débuts de Ben Smith ne sont pas spécialement brillants.
Mais il tape dans l’œil du vice président, qui le prend sous son aile. Calin Rovinescu sera son mentor. Il va grandir dans son ombre et sera son dauphin naturel jusqu'à prendre sa place.
Ben Smith fait vite ses preuves
Il est le bon élève. Celui qui fait le job, vite et bien, sans discuter. Son job, c'est notamment de réduire les coûts. De ce point de vue, il affiche deux grands succès. D'abord le lancement réussi de Rouge, la filiale low cost d'Air Canada. Et puis des accords salariaux pour 10 ans : il concède des augmentations mais en échange, les salariés doivent renoncer à leur droit de grève.
Ben Smith est un adepte du gagnant-gagnant : main de fer dans un gant de velours, en négociation il ne lâche rien mais il est plutôt diplomate, il ne cherche jamais à humilier. Il aime les discussions en tête à tête et, à l'américaine, il appelle tout le monde par son prénom.
Ben Smith est un discret
Il ne gazouille pas sur Twitter, il ne poste pas sur Facebook. Ben Smith est un discret. Il assume son homosexualité, il est marié, il a une petite fille de 6 ans. Mais ne comptez pas sur lui pour étaler sa vie privée. Un père australien, mère hongkongaise, il a trois passeports: canadien, australien, britannique. Et il se débrouille en français.
On le connait peu mais lui connait beaucoup de choses. C'est une sorte d'encyclopédie de l'aérien. "Il sait tout sur tout", peut-on lire dans Paris Match, la date de mise en service de chaque modèle, le moindre détail technique". Pour certains, c'est un grand directeur d'usine, un novateur. Pour d'autres, tout juste un bon exécutant. Un bras droit mais pas un leader. "Ti Ben" va devoir montrer qu'il est grand maintenant, et qu'il a la carrure pour la taille patron.
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