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Une station-service à Toulouse (illustration)
Crédit : Matthieu Rondel / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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C'est une tendance alarmante qui ne faiblit pas. Depuis un an, une station-service disparait tous les trois jours dans l'Hexagone. Face à la concurrence difficile du secteur à l'heure actuelle, de nombreuses petites stations indépendantes peinent à survivre. Il n'en existe plus que 5.600 aujourd’hui, un nombre qui a été divisé par sept au cours des 40 dernières années. Pour survivre, ces stations sont obligées de trouver d'autres sources de revenus que le carburant.
C'est notamment le cas à Arnage, près du Mans, dans la Sarthe. Dans cette commune d'un peu plus de 5.000 habitants se trouve l'une des plus anciennes stations de la région. Née avant la Seconde Guerre mondiale, elle appartient depuis 1963 à la famille Pousse et se lègue en famille depuis 60 ans. C'est aujourd'hui Francis qui en est à sa tête mais sa mère, Marie-Thérèse, âgée de 84 ans, vient l'aider tous les après-midi et n'a pas perdu la main. "Au début, on avait des voitures anciennes, j'étais obligé de monter sur l'aile pour arriver à faire le plein parce que le réservoir se trouvait au milieu du capot", déclare-t-elle en ouvrant la boîte à souvenirs.
"La différence avec les grandes surfaces, c'est que nous gardons contact avec les clients. C'est formidable le contact quand même", poursuit Marie-Thérèse. Au fil des années, deux hypermarchés se sont installés à moins de cinq kilomètres de la station et, en proposant des prix plus bas, ont fait dégringoler ses ventes de carburant.
Cette concurrence déloyale sur le papier est forcément pointée du doigt par Francis, le gérant de la station. "En vingt ans, on a dû diviser par trois nos ventes de carburant dans le coin", estime-t-il. "La marge nette est entre un et deux centimes par litre d'essence ou de gasoil vendu et l'originalité de notre métier, c'est malheureusement que la marge est toujours la même que l'essence soit à un euro ou deux euros puisque c'est une marge fixe", poursuit-il.
Pour éviter de mettre la clé sous la porte, la station développe donc d'autres activités avec notamment un service de lavage et de réparation des véhicules. Dans la boutique, outre les traditionnels bonbons et boissons, on trouve désormais d'autres services. "On fait les cartes grises, on refait les clés et puis il y a aussi le relais colis", souligne Francis. La boutique et les réparations représentent aujourd'hui 60% de l'activité de la station.
La maire d'Arnage, Eve Sans, évoque de son côté une "mission de service public". "En tant que maire, je défend tous les commerces de la commune et même les stations parce que je les ai vu toutes fermer les unes après les autres. Quand on fait son plein, on a quelqu'un, ce qui n'est pas le cas au supermarché. Il n'y a pas que le service public qui fait qu'on est bien dans sa commune", poursuit l'édile. Au-delà de l’aspect purement économique, l’atout de ces stations réside en effet dans le lien social qu'il offre aux petites communes.
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