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INFO RTL - Prix du carburant : les stations-service en profitent-elles pour gonfler leurs marges ?
La CLCV, l'association de consommateurs, dénonce la forte augmentation des marges pratiquées l'an dernier par les stations-service.
Une pompe à essence dans une station (image d'illustration)
Crédit : AFP
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Les prix de l’essence et du diesel repartent à la hausse ces dernières semaines. Les marges de distribution des carburants sont-elles trop importantes ? La réponse est oui. D’après une enquête de l’association de consommateur CLCV que RTL vous révèle ce jeudi 15 février, ces marges brutes ont explosé l’an dernier et ça pèse lourd dans un plein d’essence. Dans le prix d’un litre de carburant, il y a d'abord la matière première, le fameux baril de Brendt. Son prix varie en fonction de l’offre et de la demande au niveau mondial. Si on prend le mois de janvier, c’est 45 centimes pour un litre d’essence.
Ensuite, il y a le coût du raffinage, pour transformer le brut en carburant : 11 centimes. Puis la fameuse distribution, donc la partie station-service : 26 centimes. Et enfin, les taxes, TICPE + TVA, c’est le gros du prix : 92 centimes. Tout cumulé, on obtient 1,80€ le litre pour la moyenne en janvier. D’après les données de la CLCV, pour un litre d’essence, c’était 18 centimes de marge en moyenne, entre 2018 et 2021.
En 2022, avec l’envolée des prix avec la guerre en Ukraine, le baril avait atteint 120 dollars. Et là il faut le reconnaitre, il y a eu un effort de la distribution. La marge était tombée à 6 centimes. Sauf que derrière, coup de bambou, elle a explosé l’an dernier pour atteindre 24 centimes. Du fois 4 en un an à peine, un sacré rattrapage. Si on compare avec la moyenne des années précédentes, c’est 44% d’augmentation.
Quelle stratégie pour les stations-services ?
Cela est justifié par l'inflation, la hausse des salaires, les opérations régulières à prix coutant… Mais 44% de marge brut en plus sur un litre d’essence, ça parait quand même beaucoup. En fait, la stratégie des distributeurs, c’est d’avoir du volume. Quand le pétrole coûte cher, ils contractent leurs marges pour que leurs stations-service restent les plus accessibles possible et avoir du passage. Mais quand les prix baissent, comme ces derniers mois, ils re-gonflent leurs marges. Ça n’est pas perceptible parce que les prix baissent à la pompe, mais moins que ce qu’ils devraient réellement baisser.
À tel point que les associations de consommateurs et l’État ont rappelé les distributeurs à l’ordre l’été dernier. Ils ont bien réduit leurs marges, mais entre juillet et octobre seulement. Surtout qu’on le disait, les prix repartent à la hausse : 1€86 pour le sans-plomb 95 en moyenne, 1€83 pour le diesel d’après les données du ministère de la Transition écologique. Ça grimpe depuis 4 semaines.
"Dans ce contexte, les tarifs pratiqués par le réseau de distribution ne sont pas acceptables", écrit la CLCV. L’association de consommateur réclame une réduction de la marge de 5 à 8 centimes par litre. Ça n’a rien d’anecdotique pour le consommateur, ça veut dire 4€ de moins par plein.
