Le terrorisme a encore frappé la France. Après Londres ou encore Stockholm, c'est au tour de Paris d'être une nouvelle fois victime d'un attentat terroriste. Jeudi 20 avril, peu avant 21 heures, un individu a ouvert le feu avec une kalachnikov sur un car des forces de l'ordre en plein cœur de Paris, sur les Champs Élysées. Un policier a été tué. Deux autres grièvement blessés. L'assaillant a été abattu. Mais le flou réside encore autour de son identité. L'attaque a été rapidement revendiquée par l'État islamique (EI).
François Hollande a "convoqué" un Conseil de Défense vendredi à 8h00 avec le Premier ministre Bernard Cazeneuve et les ministres de l'Intérieur, de la Justice, des Affaires étrangères et de la Défense, Matthias Fekl et Jean-Jacques Urvoas, Jean-Marc Ayrault et Jean-Yves Le Drian. À l'issue de ce conseil, Bernard Cazeneuve a appelé les Français à ne jamais céder à la division" et s'est montré rassurant à deux jours du premier tour de l'élection présidentielle.
L'enquête quant à elle se poursuit pour tenter de faire la lumière sur cette nouvelle attaque qui a lieu dans un contexte particulièrement tendu, à deux jours du premier tour de la présidentielle. Le parquet de Paris a saisi la section antiterroriste de la police judiciaire et la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) d’une enquête en flagrance. Trois membres de l'entourage de l'assaillant sont interrogés en garde à vue.
L'auteur de cette attaque, un Français, a rapidement été tué par des tirs de riposte. Une perquisition était en cours dans la soirée du jeudi 20 avril à Chelles en Seine-et-Marne, là où il était domicilié. Il s'agit du titulaire de la carte grise retrouvée dans le véhicule utilisé pour l'attaque. "L'identité de l'attaquant est connue et a été vérifiée", a indiqué devant la presse, près du lieu de l'attaque, le procureur de la République de Paris, François Molins. Mais il s'est refusé à la dévoiler, en raison des nécessités de l'enquête ouverte par le parquet antiterroriste. Des investigations sont en cours pour établir s’il a bénéficié de complicités.
Il s'agirait de Karim, français, 39 ans. Il était visé par une enquête terroriste pour avoir manifesté son intention de tuer des policiers, selon des sources proches de l'enquête. Il avait d'ailleurs été arrêté le 23 février dernier, avant d'être remis en liberté, faute de preuves.
Si cet assaillant a été abattu le soir-même de l'attentat, le communiqué publié par l'organisation terroriste via son organe de propagande Amaq, quelques heures après seulement, a lancé un flou sur l'identité du suspect. "L'auteur de l'attaque des Champs-Élysées dans le centre de Paris est Abu Yussef le Belge, et c'est un des combattants de l'État islamique", écrit l'organisation.
La nationalité évoquée dans cette déclaration laisse entendre plusieurs possibilités : la traduction peut être délicate et "Youssef al-Belgiki" peut vouloir dire un "passage" ou une "résidence" en Belgique, note Wassim Nasr sur Twitter. Romain Caillet rappelle d'ailleurs que certains terroristes français des attentats du 13 novembre portaient eux aussi le terme "'al-Baljiki' pour seulement avoir vécu en Belgique".
Dans ce cas, il pourrait s'agir de la même personne. L'auteur de L'État islamique, le fait accompli et journaliste à France 24 note que l'EI a aussi pu "se tromper d'assaillant" ce qui voudrait dire, selon lui, qu'un "Abu Youssef alBelgiki" pourrait être dans "la nature sur le point de passer à l'acte".