Grande habituée des manuels d'histoire, l'affaire Dreyfus revient sur le devant de la scène ce lundi 2 juin 2025 et pour cause, l'Assemblée nationale devrait approuver une proposition de loi de Gabriel Attal "élevant Alfred Dreyfus au rang de général de brigade". Cette distinction décernée à titre posthume, est vue comme un "acte de réparation" visant à parachever sa réhabilitation, 130 ans après sa condamnation.
"Promouvoir aujourd'hui Alfred Dreyfus au rang de général de brigade constituerait un acte de réparation, une reconnaissance de ses mérites et un hommage rendu à son engagement républicain", souligne Gabriel Attal dans l'exposé des motifs du texte.
Le député des Hauts-de-Seine précise que cette décision s'opère dans un contexte où "l'antisémitisme qui frappa Alfred Dreyfus n'appartient pas à un passé révolu".
En 1894, Alfred Dreyfus, capitaine de l'armée française, est condamné à tort pour trahison, victime d'un antisémitisme virulent. Exilé en Guyane, il est innocenté en 1906 par la cour de cassation et réintégré comme chef d'escadron, une réparation jugée incomplète. Dreyfus quitte l'armée en 1907, mais sert durant la Grande Guerre. Sa réhabilitation est restée longtemps négligée.
En 2021, Emmanuel Macron suggère qu'il revient "sans doute à l'institution militaire, dans un dialogue avec les représentants du peuple français" de nommer Dreyfus général à titre posthume. Ce mouvement et cette volonté de réhabiliter le titre et la mémoire du capitaine de l'armée française est l'enjeu le plus mis en avant par la proposition de loi examinée à l'assemblée. Elle précise que la "République doit sans cesse réaffirmer sa vigilance, sa fermeté, son engagement absolu contre toutes les formes de discrimination".
Le 28 mai 2025, en commission, tous les orateurs des groupes ont joint leur voix pour soutenir la mesure. "Dans un contexte de montée de l'antisémitisme, cette réparation posthume rappelle à toute la nation l'urgence de la défense de ses principes et l'importance de son unité", a plaidé le député Rassemblement National Thierry Tesson, dont le parti n'a de cesse de donner des gages de son engagement contre l'antisémitisme.
Le député La France insoumise Gabriel Amard a de son côté fustigé le "double discours du RN", où "les propos et comportements antisémites foisonnent encore" selon lui. "C'est dans ma famille que l'on descend des dreyfusards, pas dans la vôtre", a-t-il lancé, en invitant à ne pas utiliser la lutte contre l'antisémitisme comme un "outil de disqualification" politique.
La politisation de cette affaire divise jusque dans le bloc central. Le 30 mai, plusieurs dizaines de députés du groupe MoDem ont signé une tribune dans Le Figaro pour défendre que cette proposition de loi "ne doit pas servir à s’acheter un brevet d’honorabilité" pour certains partis. Le texte en question est dirigé vers le Rassemblement national et La France insoumise.
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