"On ne peut pas rester ad vitam aeternam une victime", a affirmé Frédéric Arrou, ancien président de l'association des Sinistrés du 21 septembre 2001, vingt ans après l'explosion de l'usine chimique d'AZF à Toulouse, qui a causé la mort de 31 personnes et fait 2.500 blessés.
"Il faut essayer de sortir de son statut de victime", précise Frédéric Arrou, qui vient de publier un livre sur la catastrophe, AZF, les fragments du fracas (Ed. Le Pas d'Oiseau). Et de poursuivre : "À un moment, il faut arriver à attraper, ou la main qui se tend, ou l'opportunité qui vient, pour se hisser à l'extérieur de ce trou noir que fut le 21 septembre 2001".
"Je crois que si on veut cicatriser il faut s'engager avant tout", assure-t-il également, rappelant toutefois qu'il n'a eu "que sa maison de détruite" lors de l'explosion. Pour Frédéric Arrou, cela a été "extrêmement facile, tonifiant et dynamisant" que de s'engager dans l'action, qui est ainsi "une bonne voie pour sortir du statut de victime".
Vingt ans après la catastrophe, sur la centaine d'usines Seveso - c'est-à-dire des sites industriels présentant des risques d'accidents majeurs - existantes dans les grandes villes françaises, certains sites ne sont toujours pas équipés de systèmes anti-incendie. "C'est désespérant", souffle alors Frédéric Arrou. "Mais ce n'est pas étonnant", déclare-t-il, avant d'expliquer : "Les gouvernants privilégient depuis trop longtemps le silence (...) à la connaissance".
L'ancien président d'association appelle ainsi à plus de "savoir" et de transparence. "Il n'y a rien de pire et de plus dévastateur que le silence", conclut-il.
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