La France doit-elle se préparer à une guerre ? Le chef d'état-major de l'armée de terre évoque sur RTL des "menaces plus urgentes, plus radicales"

"Le futur n'est pas écrit." Le général Pierre Schill appelle la France à se préparer face aux "menaces (qui) s'accroissent, deviennent plus urgentes, plus radicales". "La marche vers la guerre n'est pas du tout inéluctable", assure le chef d'état-major de l'armée de terre, invité de RTL ce mercredi 22 octobre. Mais "tout peut basculer". Et très vite, "dès ce matin" même.

"Nous sommes dans un monde dans lequel le recours à la force redevient quelque chose qui peut paraître normal à certaines grandes puissances", explicite-t-il au micro de Marc-Olivier Fogiel. "C'est le retour des empires. Face à un empire, on est vassalisé ou on est ennemi. L'Europe doit saisir son destin en main."

La menace russe, mais pas seulement

À quelles menaces pense-t-il précisément ? "La menace russe en Europe", c'est "la plus grande", répond le général, qui publie Le sens du commandement, aux éditions du Cerf. Mais "la menace, c'est la menace de conflit d'une manière générale", insiste-t-il. "Nous sommes aussi liés à d'autres États par des accords de défense qui peuvent être confrontés à la menace iranienne, par exemple. (...) Le monde reste très instable, comme il l'a été au cours des trois dernières décennies, en Afrique, au Proche et Moyen-Orient, dans l'océan Indien et au-delà..."

"On a vu les incursions de drones au cours des dernières semaines, les survols de chasseurs russes", détaille le général Pierre Schill. "Une méprise peut arriver et un engrenage peut s'installer. Je ne dis pas que c'est inéluctable, au contraire. Je dis qu'il faut que nous pesions de façon à éviter cet engrenage. Il faut donc être prêt dès ce soir. Dès ce soir, l'armée de terre française est prête à monter au rempart de notre pays et de notre continent."

"Pour être libres, il faut être craints"

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Comment ? "Nous voulons être libres", résume le chef d'état-major de l'armée de terre. "Pour être libres, il faut être craints. Et pour être craints, il faut être forts." Et le général Pierre Schill de vanter pour cela les "points forts" de la France : son "armée crédible", "adaptée au conflit d'aujourd'hui" et qui doit, "tout en étant prête à aller défendre notre pays ce soir", "s'adapter à ce qui vient" - en termes de capacités techniques, de moyens et de tactiques.

Dans cette période d'instabilité politique, le général Pierre Schill peut pour l'heure compter sur un budget sacralisé. Le nouveau Premier ministre a promis de ne pas toucher à l'augmentation prévue - si l'ambition affichée par Emmanuel Macron est bien maintenue, il pourrait atteindre près de 64 milliards d'euros en 2027.