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11 novembre : "On se retrouve ici comme dans un cocon", RTL en immersion à l’hôpital des gueules cassées aux Invalides

À l'occasion du 11 novembre, RTL vous emmène en immersion au sein de l'hôpital des gueules cassées aux Invalides. Un lieu chargé d'histoire où se mêlent mémoire et résilience.

Vue générale de la façade nord de l'Hôtel des Invalides dans le 7e arrondissement de Paris, France, le 4 août 2025.

Crédit : Riccardo Milani / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Invalides : comment l'hôpital des gueules cassées continue de remplir sa mission

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L'hôpital des gueules cassées, situé au cœur des Invalides, est un symbole fort de la mémoire nationale. Créé en 1964 sous Louis XIV pour accueillir les soldats défigurés de la Première Guerre mondiale, il continue aujourd'hui de soigner et d'accompagner les blessés de guerre. C'est au bout de ce long couloir en pierre, dans cette salle de kinésithérapie que Jean-Noël réapprend à marcher. Une prothèse noire remplace le mollet droit de cet ancien soldat du 1er régiment d'infanterie de Sarrebourg.

"J'ai eu des fractures ouvertes, tout cela suite à un accident de moto. C'est un réapprentissage de la vie. On se retrouve ici comme dans un cocon." Dans ce lieu, les militaires se retrouvent pour soigner, mais aussi partager leurs blessures. "pour certains, on est partis en mission ensemble et on ne le savait même pas, aux mêmes périodes", confie un autre soldat. "Ça crée justement une certaine amitié", ajoute Jean-Noël.

400 soignants formés pour les blessures de guerre

Aux Invalides, les blessés réapprennent les gestes du quotidien et partagent leurs expériences avec les soignants. Plus de 400 ici sont formés pour les blessures de guerre. L'hôpital dispose d'un centre dentaire, de radiologie, les prothèses sont fabriquées sur mesure. Bien que les soldats constituent la majorité des pensionnaires, l'hôpital accueille également des civils. Sur les 70 personnes hébergées, 13 sont des civils.

Lucette, 101 ans, a été amputée d'une jambe en 1940 suite à un bombardement allemand. Depuis, elle parcourt les couloirs des Invalides. "J'ai commencé ici, j'avais 20 ans. Moi, je suis un peu de tout. Le sport, j'adore ça", confie-t-elle. Dans le jardin, un homme en fauteuil regarde le dôme des Invalides. Il est l'un des six rescapés de la Shoah hébergé ici. "Mon prénom, c'est Jean-Samuel. Déporté au camp de Dachau. J'avais 20 ans. J'étais à Paris, dans la résistance. J'ai été arrêté. Ça a été très, très difficile", raconte-t-il

Un lieu de mémoire

L'institution des Invalides est un lieu de mémoire. Dans les couloirs, on croise des vétérans de la guerre d'Algérie ou encore d'Indochine. Parmi les patients de l'hôpital, il y a aussi les victimes des attaques terroristes du 13-Novembre. Certains reviennent régulièrement ici continuer leurs traitements, explique Sylvain Ausset, directeur de l'hôpital, sur RTL.

"Nous en avons encore plusieurs dizaines qui sont suivies et qui sait, lorsqu'ils auront 70, 90 ans, peut-être certains d'entre eux verront leur dépendance prise en charge ici", indique-t-il. Des blessés physiques mais aussi psychiques. "La question qui se posera, qu'est-ce que va donner l'évolution de cette blessure psychique ? Quelqu'un qui arrive à vivre avec quand il aura 30 ans, est-ce qu'il pourra toujours vivre avec lorsqu'il en aura 80 ou 90 ?", se questionne Sylvain Ausset.

Dix ans après les attaques du 13 novembre, l'hôpital va inaugurer dans quelques semaines un nouveau bâtiment spécialisé dans l'accompagnement psychologique des victimes de terrorisme et des blessés de guerre.

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