- 03m15s
2 min de lecture
Les Invalides ont abrité pour la première fois une cérémonie d'hommage national à des victimes civiles vendredi 27 novembre 2015
Crédit : AFP
On a rendu hommage mercredi 7 février aux victimes françaises tuées le 7 octobre dernier lors de l'attaque du Hamas. La cérémonie s'est déroulée aux Invalides qui ont été le théâtre d'une histoire incroyable de la résistance française.
On est en décembre 1940. Les Invalides sont alors occupés par la Wehrmacht qui les ont transformés en caserne. On s'apprête à accueillir en grandes pompes les cendres de l'Aiglon, le fils de Napoléon, qu'Hitler a accepté de rendre à la France. Des drapeaux nazis ont été installés partout. Mais le jour de la cérémonie, ils ont disparu. Les Allemands sont furieux, il est trop tard pour les réinstaller.
C'est la famille Morin qui a fait ça. Georges, le papa, vit avec sa femme Denise et sa fille Yvette dans un petit appartement de fonction de l'hôtel des Invalides, puisqu'il travaille au service des Anciens Combattants. Ils ne payent pas de mine, les Morin, mais ils ont en fait intégré la résistance. Et sont très actifs.
Ils distribuent la presse clandestine, font du renseignement, cachent des armes. Mais en 1942, ils vont faire en plus quelque chose de complètement fou : cacher des aviateurs alliés dont les avions ont été abattus, le temps qu'on les rapatrie en Angleterre.
Ils les cachent chez eux. Sous le nez des soldats nazis. Pour les nourrir, Denise Morin élève des lapins dans les jardins des Invalides. Du coup, ces Alliés qu'elle planque le surnomment Mammy Rabbit. C'est elle aussi qui le dimanche, pour qu'ils s'aèrent un peu, les faits accéder au toit-terrasse du Dôme des Invalides où ils prennent un peu le soleil. Alors qu'en-dessous, il y a des Allemands en faction. Et ils ne se sont jamais fait prendre !
Déjà, c'est grand les Invalides. Il y a dix-sept kilomètres de couloirs que la famille Morin connaît comme sa poche. Et quand, par hasard, ils tombent sur des Nazis, ils font passer les aviateurs pour leurs cousins muets. Ce petit manège va durer deux ans. Période pendant laquelle les Morin ont caché et fait évader plus de 130 soldats anglais, américains et canadiens. Malheureusement, sans doute dénoncés, ils sont arrêtés le 5 juillet 1944. À peine quelques semaines avant la Libération de Paris.
Après avoir été torturé pendant 17 heures, Georges Morin avoue. Il est déporté et mourra le 26 décembre 1944 dans le camp d'Eillrich-Dora. Sa femme et sa fille, envoyées en Allemagne aussi, ont, elles, la chance d'en revenir en vie. Aujourd'hui, il reste de cet épisode une plaque commémorative dans les Invalides, des graffitis d'aviateurs alliés gravés sur le toit-terrasse du Dôme et quelques lapins qui vivent toujours en liberté dans les jardins, les descendants de ceux de Mammy Rabbit !
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte