Les seniors français sont de plus en plus nombreux à travailler, c’est ce que nous apprend une étude de France Stratégie. Le taux d’activité des 55-64 ans atteint maintenant près de 55% en France, c’est-à-dire qu’un peu plus d’un Français sur deux dans cette catégorie d’âge est au travail ou en recherche d’emploi.
C’est un chiffre qui a considérablement augmenté depuis 20 ans. En 1995, ces mêmes seniors n’étaient qu’un peu plus de un sur trois à travailler, 36% exactement. Ça veut dire que le taux d’activité des tempes grises a progressé de près de 20 points depuis cette date, c’est considérable. Et pourtant, nous restons largement en deçà de bon nombre de pays voisins, en Europe du Nord en particulier.
Le facteur principal de cette reprise du travail, ce sont les réformes des retraites, qui ont retardé l’âge d’accès à la pension à taux plein. Au début des années 1990, il ne fallait que 37 ans et demi de cotisation pour prendre sa retraite, c’est 42 ans aujourd’hui, avec un âge légal retardé à 62 ans. La pression est beaucoup plus forte pour rester au travail. D’autant plus que les dispositifs de préretraite, massivement utilisés à l’époque pour mettre les seniors au rencart, ont quasiment disparu
Puisqu'ils ne peuvent pas partir, les seniors restent ainsi dans l’entreprise, ou bien au chômage. Le nombre de chômeurs de plus de 50 ans a fortement progressé depuis la dernière réforme des retraites, en 2010.
En terme de taux d'activité, la France n'est pas la plus mal en point. L’Europe est encore une fois coupée en deux. Le Sud a un taux d’emploi des 55-64 ans plus faible que le nôtre, le record étant la Grèce, selon l’OCDE, avec 40%. Il ne faut toutefois pas oublier qu’une bonne partie de l’économie est informelle, avec des emplois non déclarés. Au Nord, c’est l’inverse. L’Allemagne, le Danemark et la Norvège sont à plus de 70% des seniors au boulot, c’est-à-dire bien davantage que chez nous.
Ces différences s'expliquent par le système de retraite, tout d’abord. Dans les pays nordiques, l’âge de la retraite est à 65 ans, voire 67 ans. Il n’y a donc que peu de retraités avant cet âge, contrairement à la France. Chez les 55-64 ans, la part des retraités en France est supérieure de 10 points à celle de la moyenne européenne.
Il y a également la situation de l’emploi, qui est très dynamique dans les pays du Nord. Ils n’ont virtuellement plus de chômage, ce qui n’est pas le cas chez nous. Ensuite, le développement du temps partiel est plus marqué chez ces voisins, ce qui permet de poursuivre une carrière sur un autre rythme.
Plus négatif : les risques de pauvreté sont bien plus élevés chez nos voisins que chez nous. Le taux de pauvreté des plus de 65 ans n’est que de 8,2% en France, justement grâce à notre système de retraite. Il est près de deux fois supérieur en Allemagne, à 17,6%, et encore au-dessus en Suisse, à 25,2%. Il est vrai aussi que la définition de la pauvreté est relative puisqu'il s’agit des gens qui ne disposent que de 60% du revenu moyen : un Suisse pauvre a donc une condition relativement enviable, vu des autres pays, car le niveau de vie des Helvètes est bien supérieur à la moyenne européenne.
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