C'est un prêt d'envergure qui attend la France l'année prochaine : 195 milliards d’euros exactement, et encore, c’est un montant net. En réalité, comme elle rachète ses propres emprunts (au moins les titres anciens, qui sont à taux plus élevés qu'aujourd'hui), le montant brut, c'est-à-dire ce qui va nous être prêté par les investisseurs, dépasse allègrement les 200 milliards. Cela fait de nous le quatrième emprunteur mondial, derrière les Etats-Unis, le Japon et l’Italie.
Pour une fois, la France dépasse l’Allemagne. La dette allemande est maintenant nettement inférieure à celle de la France, bien que son économie soit plus grande de 25% environ. Et l’Allemagne est en train de la rembourser, grâce à ses excédents. Elle va repasser la fameuse barre de Maastricht, 60% du PIB, mais à la baisse, probablement à la fin de l’année, alors que nous approchons 100% du PIB. Quant à l'Italie, elle nous dépasse de très peu, 2.300 milliards au début 2018, contre 2.250 milliards chez nous.
Pour deux raisons. Premièrement, le financement du déficit budgétaire : il approchera 100 milliards d'euros l’année prochaine. Et deuxièmement, le renouvellement d’emprunts qui arrivent à échéance, et qu’on ne peut pas rembourser, faute d’argent.
Mais 200 milliards d'euros, où trouve t-on des sommes pareilles ? Eh bien, sur les marchés financiers mondiaux, auprès de grands investisseurs français ou étrangers qui veulent placer leur argent et considèrent que leur fonds sont en sécurité s’ils sont prêtés à l'État français. La meilleure preuve, c’est qu’ils demandent un taux d’intérêt assez faible, 0,80% par an.
Mais cela veut-il dire que ce sont les étrangers, qui sont nos créanciers, qui nous prêtent de l’argent ? Cette situation était vraie il y a quelques années, mais c'est de moins en moins le cas aujourd'hui. Le stock de 2.250 milliards de dette française est détenu environ pour moitié par des étrangers.
Le reste, ce sont les grandes compagnies d’assurance vie européenne et française, c’est-à-dire l’argent des épargnants. Quand vous achetez une assurance vie "fonds en euro", il y a de grandes chances que vous prêtiez, vous aussi, vos économies à l’état. Et outre les assurances-vie, il y a la Banque de France, qui détient aujourd'hui 20% de la dette de notre pays.
La vérité, c’est que personne ne connaît la réponse à cette question. Si l’on en croit l’exemple du Japon, ultra-surendetté, la France peut encore accumuler plusieurs milliers de milliards de dettes. Mais ce serait imprudent de se fier à cela. Aujourd'hui, les taux d’intérêt sont bas, au plus bas ou presque depuis plusieurs siècles.
La charge annuelle d’intérêt que paye la France est donc supportable, enfin c’est quand même 42 milliards d’euros par an, soit six fois le budget du ministère de la Justice. Mais si d’aventure les taux augmentaient, ce qui est tout à fait possible, on n’a guère de prise sur ces mouvements, les intérêts servis aux créanciers augmenteraient dangereusement, jusqu'à rétrécir la marge de manœuvre du gouvernement, quel qu’il soit.
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