C'est un montant qui représente trois fois le budget annuel de la France. Bernie Sanders, le sénateur du Vermont situé à gauche du Parti Démocrate et candidat à la présidentielle américaine de 2020 a fait une singulière proposition : effacer la dette des étudiants américains. Le 19 mai dernier, un milliardaire américain annonçait à la promotion 2019 d'une université d'Atlanta qu'il se chargerait de payer la totalité de leur dette.
Il faut dire que bon nombre d'Américains d'âge adulte sont en effet écrasés par les emprunts qu'ils ont dû contracter pour payer leurs études. En particulier les faibles salaires, qui ne parviennent qu'à payer les intérêts, et traînent ce rocher comme Sisyphe tout au long de leur carrière. Au total, ce phénomène concerne 45 millions de personnes, et la dette ainsi contractée pèse pour 1.500 milliards de dollars, c'est à dire 1.300 milliards d'euros, c'est plus de trois fois le budget annuel de la France. Certains économistes voient d'ailleurs dans cette dette le déclencheur de la prochaine crise financière.
Les étudiants n'ont pas le choix, le prix des études aux États-Unis a littéralement explosé. Il a augmenté de près de 8 à 10% par an dans les dernières années. Au point qu'une année d'étude dans une bonne université, c'est 15.000 à 30.000 euros par an, sans compter les frais de logement. Il faut rappeler que le prix d'une année d'université, chez nous en France, est de 600 euros, moins cher qu'un smartphone, sécurité sociale incluse.
L'augmentation aux États-Unis provient de la surenchère qu'il a eu pour recruter les meilleurs enseignants - un bon professeur d'université gagne 150 à à 200 000 euros par an, dans ces universités - et pour investir dans des nouveaux locaux, en particulier pour séduire les très nombreux jeunes étrangers qui viennent étudier aux États-Unis.
Les bourses ne couvrent qu'une petite partie des frais. Du coup, bon nombre de jeunes salariés sont chargés avec des emprunts de 100, 120, 150 000 euros s'ils ont été loin dans les études. En 2012, les Obama ont ainsi expliqué qu'ils avaient terminé leurs remboursements peu de temps auparavant que Barack ait achevé son premier mandat !
Il n'y a pas de véritable risque de crise financière. La somme de ces dettes ne correspond même pas aux échanges quotidiens sur les marchés financiers américains. Si Bernie Sanders et une autre candidate démocrate, Elizabeth Warren, proposent cela, c'est pour des raisons sociales, et non pas financières.
Pour financer cet effacement de dette, Sanders propose de lever une taxe sur Wall Street. Une taxe aux contours très imprécis, qui témoigne bien du virage de la gauche américaine, de plus en plus radicale sur le plan économique. Elizabeth Warren, de son côté, veut créer un impôt sur le patrimoine, à la française, mais qui taxerait les actifs à 2% au dessus de 45 millions d'euros.
Rappelons que le seuil de déclenchement chez nous est beaucoup plus bas, à un million trois cents mille euros. Taxe sur les transactions financières et impôt sur la fortune... Peut-être François Hollande a t-il une nouvelle carrière politique qui l'attend aux Etats-Unis... Car la gauche américaine ressemble de plus en plus à la nôtre. Alors que le Parti Démocrate du temps d'Obama et de Clinton prônait une sorte de gauche molle, très proche des intérêts de la finance et du business, leurs successeurs sont bien plus radicaux. Comme s'ils avaient été aiguillonnés par la Présidence Trump.
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