Face aux indicateurs économiques désastreux, les États du monde entier se préparent à livrer bataille. Une étude publiée par la société Markit ce mardi 24 mars, qui mesure l'activité économique dans les pays européens, montre que l'indice de la France est passé de 51 en février à 30 en mars. Ce chiffre a de quoi inquiéter puisque toute plongée en dessous de 50 indique la récession.
Jamais, depuis la création de l'indice en 1998, on n'avait enregistré un tel décrochage. En France, l'industrie tourne désormais à 25% de ses capacités et cette pente descendante est également visible en Allemagne et au Royaume-Uni. Ce qui est frappant, face à cet effondrement du secteur privé, c'est que ce sont les États qui multiplient les mesures de sauvetage et de relance.
Les gouvernements se substituent aux employeurs, en payant les salariés, grâce au dispositif de chômage partiel, largement adopté partout en Europe. Ils aident également les banques, en offrant des centaines de milliards de garanties aux entreprises qui voudraient emprunter, mais aussi les investisseurs, avec des mesures de relance. Les États s'apprêtent enfin à remplacer les actionnaires, avec d'éventuelles nationalisations d'entreprises importantes qui seraient en difficulté, les compagnies aériennes ou les constructeurs automobiles.
En réalité, l'État se montre plus efficace que le secteur privé parce qu'il a les proches profondes et peut ignorer momentanément la nécessité d'être rentable, en soutenant des entreprises viables qui ont des difficultés momentanées. Ce fut le cas de Peugeot-Citroën, nationalisée partiellement en 2014 alors qu'il était exsangue, et qui était redevenu, avant l'épidémie, une entreprise de premier plan et fort prospère.
Cela signifie que le marché ne marche plus dans les tempêtes, les grandes crises économiques, sanitaires ou militaires, parce que la panique risque alors de tout emporter. C'est la grande différence avec la crise des années 1930, évoquée ce mardi 24 mars par le ministre de l'Économie Bruno Le Maire. À l'époque, on avait laissé le secteur privé se débrouiller, ce qui avait provoqué des faillites en cascade, dans les banques notamment.
On en tire les leçons aujourd'hui et comme la crise épidémique est mondiale, en forçant à peine le trait, on pourrait dire que nous sommes en train d'inventer le socialisme dans tous les pays. Ce que Karl Marx et Joseph Staline n'ont pas réussi, le virus l'a fait.
De facto, les marchés financiers sont en train, eux aussi, d'être nationalisés. Les grandes banques centrales ont annoncé, ces derniers jours, qu'elles se portaient acheteuses de tous les titres financiers, sans limites, a dit la Fed, aux États-Unis. Autrement dit, ce sont les banques centrales, organismes publics, qui assumeront désormais les risques.
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