De plus en plus d'arrêts maladie sont délivrés en France. Pour compenser ce que cela coûte à la Sécurité sociale, le gouvernement souhaite en faire payer une partie aux entreprises. C’est le sens de la mission confiée mi-septembre par Matignon à Jean-Luc Bérard, DRH du groupe industriel Safran, et à Stéphane Seiller, magistrat à la Cour des comptes. Objectif : maîtriser les comptes de la Sécurité sociale dans ce domaine.
Ces indemnités journalières (IJ) ont représenté environ 10,3 milliards d'euros en 2017, selon la Commission des comptes (CCSS). Un chiffre qui est en augmentation constante (+4.2%) depuis 2014, en raison notamment du recul de l'âge de la retraite ou du stress toujours plus présent dans le milieu professionnel, mais les “arrêts de plus de trois mois” sont aussi pointés du doigt.
En effet, au-delà du délai de carence, trois jours dans le privé et un jour dans la fonction publique, tout actif ayant cessé de travailler pour une raison médicale se voit indemnisé.
En moyenne, les Français seraient absents 17 jours par an. Or, tous ces arrêts ne seraient pas justifiés, selon la ministre de la Santé.
“Quand nous contrôlons les arrêts de travail, 15 % sont inappropriés, sont des abus. Il y a quelqu'un qui paye pour tout le monde, c'est la Sécu. Le médecin prescripteur, ce n'est pas lui qui paye", a ainsi déclaré Agnès Buzyn fin août, déclenchant un tollé auprès de la profession médicale. Pour le Premier ministre pourtant, c'est "l'ensemble des acteurs" qui doit prendre ses responsabilités dans la chasse aux excès.
Certaines entreprises n'hésitent donc plus à recourir à des sociétés spécialisées pour traquer les faux arrêts maladie de leurs salariés. Le docteur Desmet travaille pour l’une d’entre elle. Ce jour-là en région parisienne, ce médecin généraliste procède au contrôle d’une jeune femme arrêtée depuis déjà près de deux semaines.
En préavis de démission et en conflit avec sa supérieure au travail, la patiente explique son angoisse à l'idée de franchir le seuil de son lieu de travail. “J'allais au boulot avec la boule au ventre depuis très longtemps, j'ai démissionné à cause de ça”. Un motif insuffisant pour le praticien. La salariée devra retourner au travail le lendemain. La société qui a mandaté ce médecin annonce réaliser plus de 3.000 contrôles d'arrêts maladie chaque année.
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