Le cancer du sein, c'est 50.000 nouveaux cas chaque année et 12.000 décès. Détecté tôt, ce cancer peut être guéri 9 fois sur 10, mais seulement 1 femme concernée sur 2 bénéficie d'un dépistage organisé. Pour cela, on forme des chiens à détecter "l'odeur du cancer", dans un immense chenil en pleine campagne, à 40 km de Reims.
Au fond du jardin, dans un bâtiment en préfabriqué, Didier Valentin procède à des séances de dressage 2 fois par jour. Devant Nougaro, un magnifique labrador, à hauteur de museau, une rangée de bocaux vissés sur des présentoirs en forme de cône sont reniflé un par un. À l'intérieur de chaque bocal, une compresse imprégnée de sueur.
"Dans les bocaux avec une pastille verte, on a un échantillon négatif, c'est-à-dire un prélèvement de sueur d'une personne qui n'a rien, explique le dresseur Didier Valentin. Dans le bocal avec une pastille rouge, c'est une personne où on a vu quelque chose dans une mammographie de moins de 6 mois et donc c'est un échantillon positif."
Nougaro détecte en quelques secondes l'échantillon positif sur les 4 qui lui sont présentés. "Il va très vite", raconte Didier Valentin. "Il va d'un bocal à l'autre, il met le nez dedans. S'il n'y a rien, il passe à l'autre. Quand il insiste dessus et qu'il s’assoit, on a la confirmation que c'est bon." À chaque bonne réponse, le chien est récompensé d'une croquette ou d'une balle. Nougaro a réussi à déceler ce que l'on peut appeler "l'odeur du cancer", indétectable pour l'homme.
"La tumeur émet certains composés volatiles odorants", explique Isabelle Fromentin, infirmière docteur en sciences, à l'origine du projet KDog à l'institut Curie. "On n'en connait pas encore la signature chimique, mais c'est cela que les chiens réussissent à repérer dans nos prélèvements. Honnêtement, on est dans des seuils extrêmement bas. Pour vous dire, avec nos gros appareils de chimie analytique, on n'arrive pas à les trouver."
Les premiers résultats de ces recherches sont très prometteurs. Un test sur 70 patientes réalisé en 2017 a validé ce que l'on appelle la preuve du concept. 9 fois sur 10 au 1er passage et 10 fois sur 10 au second, les chiens ont donné la bonne réponse.
Les chiens sont-ils capables de réaliser ces prouesses de façon constante, régulière, sur un grand nombre de personnes ? C'est tout l'enjeu de l'étude clinique qui va être lancée avec la participation de 450 femmes. L'objectif est de proposer, d'ici 4 à 5 ans, un pré-test, fiable, peu coûteux et non invasif.
"On donne un kit", détaille Pierre Bauer, chef du projet KDog, "la personne porte une compresse sur son sein pendant toute une nuit, transpire. Et ensuite, on va demander d'évaluer la compresse. Si le chien dit qu'il n'y a rien, la personne pourra être rassurée. S'il émet une alerte, ça voudra dire que la personne devra aller faire une mammographie ou une biopsie. Évidemment, le chien ne va pas lever la patte gauche ou l'oreille droite pour dire quel type de cancer vous avez."
Des recherches ont par ailleurs lieu pour le cancer du poumon, des ovaires ou encore la prostate. Le champ de l'"odorologie" canine est immense et n'en est encore qu'à ses prémices.
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